Né en 1949 en banlieue parisienne, Bernard Ruhaud dans ce premier récit raconte Nanterre, son père et le Parti communiste et termine cette courte évocation par la mort de sa mère. C’est comme un album photo dont les pages se tournent sous un commentaire sobre, sans aucun effet littéraire, par phrases courtes. La banlieue rouge dans les années 50, ce sont des ouvriers, des Algériens, des bidonvilles et pas mal de misère. C’est, pour le jeune Ruhaud, la lutte au sein du Parti, les chants révolutionnaires et plus tard les manifs. Ce sont les massacres, par la police, de ceux qui soutiennent la révolution de leur pays, l’Algérie. C’est, surtout, la mère fragile, jamais heureuse et tôt disparue. Pour dire cela, l’auteur met ses souvenirs à plat. Et il y parvient si bien, qu’aucun souffle, aucun relief n’habite ces pages. L’humilité de l’écriture peut toucher, c’est vrai, et la maladresse des dernières lignes où il évoque la mort de la mère donne à l’autobiographie un peu de singularité. Mais l’absence de prétention ne suffit pas à faire une œuvre littéraire.
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109 pages, 79 FF
Premiers romans La Première Vie
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Thierry Guichard
Un livre
La Première Vie
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.