Portrait d’un bistrot de province aussi banal qu’extraordinaire, sis au bord d’une nationale vidée par la grève des routiers. La Renaissance est tenu par Louise, gouailleuse et gueularde, bonne femme aussi rude que tendre, la rudesse masquant les failles du cœur. Face à lui, l’autre troquet, Le Virage, héberge la concurrence mais aussi la maîtresse du père de Louise, qu’on vient d’enterrer avec un téléphone portable pour lui donner de temps en temps des nouvelles des vivants. Amoureux du zinc (on lui doit Brèves de comptoir) Gourio excelle à faire entendre la langue populaire et énergique de ses personnages. Mais le roman est à l’image de Louise : trop bavard. Lesté d’une centaine de pages, il aurait probablement maintenu le lecteur sous le charme tout en lui épargnant une bien lourde gueule de bois.
Julliard
212 pages, 119 FF
Domaine français L’Eau des fleurs
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Thierry Guichard
Un livre
L’Eau des fleurs
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.