Cette étrange histoire se déroule dans un institut où l’on conserve toutes sortes de spécimens après les avoir naturalisés. Le lecteur se laissera vite prendre par la confession de la narratrice, une jeune secrétaire récemment engagée après avoir travaillé dans une usine de sodas où elle a perdu l’extrémité de son annulaire lors d’un accident. Ne dévoilons pas la suite.
Comme tout ce qu’écrit Yôcho Ogawa, ce récit est dense, délicat, extraordinairement précis, mais ce qui captive, outre son charme froid, c’est son arrière-plan psychologique, jamais évoqué directement : celui du rôle obscur et cependant central que jouent en nous les idées de perte et de conservation, qui ne coïncident pas avec celles de mort et de vie. Au contraire, pourrait-on dire, comme le montrent admirablement les personnages de L’Annulaire dans leur tentative de résister à l’impermanence des choses.
Actes Sud
Traduit du japonais par
Rose-Marie Makino-Fayolle
96 pages, 69 FF
Domaine étranger L’Annulaire
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Christian Molinier
Un livre
L’Annulaire
Par
Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.