Naître, c’est devenir un corps. C’est donc entrer dans la perspective de la mort, et c’est aussi s’exposer à l’inattention mortifère de ceux qui nous entourent. Dès lors, que signifient la vie, l’amour, que valent les caresses des femmes, puisque tout est promesse de néant ? L’auteur observe, comme de l’autre côté de la vie, ce qu’on appelle une expérience humaine et qui, dans cette optique, se réduit à une expérience du rien où le temps vécu est à la fois conscience de la dégradation de toutes choses et sempiternel retour du semblable.
D’abord surpris puis ému, le lecteur visite des paysages de ruine où règne la paix des cimetières. S’il sait surmonter le léger frisson que peut donner une atmosphère sépulcrale, la prose poétique de Corps gisant, lisse et nu, tantôt composée en formules brèves, tantôt en textes plus développés, lui donnera accès à une œuvre d’une grande authenticité.
Jacques Brémond
64 pages, 80 FF
Poésie Corps gisant, lisse et nu
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Christian Molinier
Un livre
Corps gisant, lisse et nu
Par
Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.