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Domaine français Perros, cher lecteur

mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30 | par Pierre Hild

Lectures pour Jean Vilar

De 1951 à 1953, avec la fantaisie et le sens de la notule qui lui sont propres, Georges Perros fut lecteur pour le compte du TNP de Jean Vilar. La publication d’une partie de ces notes devrait une nouvelle fois réjouir ceux qui le fréquentent et gagner à sa personne ceux qui le découvrent : l’a priori rigidité de ce travail alimentaire ne tenant pas face à ce grand lecteur à la plume et à la sensibilité d’exception, chez qui tout fait œuvre et souvent par raccroc.
La mosaïque roborative des flèches d’esprit et jeux de mots des notes illustre à merveille un des traits les plus vifs de Perros : l’art d’unir le plus familier au plus subtil. Il serait bien injuste d’y voir un jeu de massacre -« Je l’ai lue avec mes chiens : ils se sont endormis »-, même hilarant, gratuit ou malfaisant. S’il y a massacre, c’est pour épargner celui de la littérature et garder vif l’appétit de celle-ci et de la lecture. Que se dessine, derrière la raillerie, un art de penser le théâtre -comme le souligne l’excellente préface- en est symptomatique. Que s’y trament aussi, désordonnés, les éléments d’une « poéthique des marges » ne le fait que mieux entendre. Ceux qui l’ont déjà lu y verront poindre les prémices de ces Papiers collés -celui-ci en semble sorti : « ça doit être ça la sainteté, se laisser ridiculiser quoique mort par un imbécile parce que vivant ».
Tout lecteur devrait trouver, parmi ces éclats, de nombreux motifs de réjouissance. Et d’autres plus sérieux. Perros écrit puisque « bon qu’à ça » -comme dira un autre-, forgeant une œuvre « malgré elle », hors genre. Jugeant ses contemporains, il nous rappelle que l’arrivisme littéraire n’est pas l’apanage de notre époque, où tant semblent écrire et publier pour avoir joué avec ce qu’attend l’autre -un autre vulgaire, déprécié, qu’il soit lecteur, auteur ou éditeur. L’intransigeance et le discernement de Perros -comme ceux d’un Raymond Cousse- nous manquaient cruellement, les voici, intacts.

Lectures pour Jean Vilar
Georges Perros

Le Temps qu’il fait
192 pages, 110 FF

Perros, cher lecteur Par Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°30 , mars 2000.
LMDA PDF n°30
4,00