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Poésie La Grèce éternelle

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Marc Blanchet

Travail de fond mené par le traducteur Michel Volkovitch, l’Anthologie de la poésie grecque contemporaine est une somme de découvertes.

Anthologie de la poésie grecque contemporaine

Consacrée par la collection Poésie/ Gallimard, cette anthologie est aussi l’histoire d’un traducteur qui a permis la découverte de nombreux auteurs par ses Cahiers grecs1 : Michel Volkovitch. En assurant également le choix de ceux-ci, avec le risque d’impartialité qui l’accompagne, il mène un travail qui n’en est pas moins complet : faire connaître une poésie dont l’on peut dire qu’elle affirme un chant, et de ce fait une liberté d’inspiration et d’écriture qui ne peut que la rendre fraternelle et singulière à nos yeux. Cette anthologie, préfacée par l’érudition simple de Jacques Lacarrière, permet de découvrir des poètes de 1945 à 2000 dont trois grands noms apparaissent après-guerre : Georges Séféris, Yannick Ritsos et Odysseas Elytis, trois auteurs d’une telle notoriété qu’ils ont éclipsé en bonne partie pour le lecteur français les autres, et nombreux, poètes présents dans cette publication. En effet, que peuvent dire les noms d’Evenghelou, Meskos ou Kapsalis (si ce n’est qu’ils sonnent terriblement grecs !)
Ainsi, cette anthologie conjugue références et découvertes. Si le choix est à assumer pour le traducteur (Jacques Lacarrière indique ainsi deux absences regrettables à ses yeux), il l’est justement : le pari de la découverte est vite atteint. Si ce pays a connu le pouvoir de la droite de 1949 aux années 60, puis le régime sanglant des colonels de 1967 à 1974, il demeure une atemporalité chez ces poètes qui prend une ampleur grandissante avec l’abolition de la monarchie et l’avènement de la démocratie.
Depuis la fin des années 70, le poète grec a retrouvé une terre qui subit les saccages de la modernité, la mauvaise rencontre de l’ivresse touristique mais affirme une indépendance et surtout un passé légendaire et mythologique qui fait sa spécificité. Les poètes grecs utilisent couramment les personnages mythologiques, présences qui dépassent l’allusion. Quand Dimitris Papaditsas (1922-1987), une des plus grandes découvertes de ce recueil, écrit : « Alors sont arrivées les nuits porteuses de parfums / les nuits naissance, Hécate polymorphe / les nuits poèmes / D’abord la flûte puis la cendre d’une Ménade / rage et folie / et de nouveau la palingénésie et ses fleurs », un monde apparaît, qui situe le rapport autant originel qu’immédiat du poète à sa civilisation. Cela n’empêche ni la mise à distance ni moins encore un humour, souvent ironique. Ainsi Costis Guimossoulis (né en 1960) écrit-il : « Si tu écris un poème réussi/ cela veut dire une chose :// Tu soignes une dent cariée./ Autrement dit/ tu prends une matière dure/ pour boucher le vide/ qu’envahit la douleur ». Si les Français Bonnefoy, Grégoire, Nimrod ou Masson peuvent être proches de ces territoires grecs, les poètes retenus ici ne semblent pas soucieux d’une écriture « moderne » telle qu’elle règne souvent en France. Peu de travail d’espacement ou d’éclatement sur la page. Seules une évocation des sentiments, une intériorité, une vision prédominent ici dans une certaine tradition. C’est une modernité justement redéfinie qui guide ces poètes aux répertoires variés, celle-là même que prônait Rimbaud : lire les anciens pour réinventer le monde présent, le rendre habitable, merveilleux.

1 Publiés par les éditions Desmos
14 rue Vandamme 75014 Paris.

Anthologie de la poésie grecque contemporaine
Choix et traduction
de Michel Volkovitch
Poésie/ Gallimard
370 pages, 58 FF

La Grèce éternelle Par Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°34 , avril 2001.
LMDA PDF n°34
4,00