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Domaine français Poulets à l’eau

août 2001 | Le Matricule des Anges n°35 | par Thierry Guichard

De notre histoire d’amour, j’aurais sans doute pu tirer un honnête roman d’apprentissage, un de ces bouquins si minces qu’ils disparaissent sous le flot des autres livres dans les librairies. Je l’aurais peut-être intitulé Une petite tristesse ou quelque chose comme ça« écrit Claude Andrzejewski à la page 84 de son premier roman. Qui s’appelle Une petite tristesse et qui n’est pas épais. Deuil d’une histoire d’amour, Une petite tristesse affiche un manque d’ambition inhabituel dans un premier roman, presqu’une nonchalance. Notre narrateur se trouve près de Royan, employé dans une rôtisserie de marché, pour faire la saison estivale qui s’avère très pluvieuse. Andrzejewski décrit les forains avec l’amicale fraternité d’un Calet ou (météo oblige) d’un Autin-Grenier. Notre homme ne trouve pas sa place dans la vie. C’est telle une épave qu’il s’est retrouvé à faire rôtir les poulets sur la côte : »Ma valise contenait moins de vêtements que de mauvais souvenirs et de vieux rêves fripés."
Entre deux embrochages, notre rêveur se remémore les épisodes d’une vie de Rmiste. Un portrait revient sans cesse : celui de Carole que le cuistre eut le mauvais goût de quitter, mouchant ainsi la parfaite lumière qu’elle était. Les mauvais souvenirs rappellent le père sur lequel l’indigne osa lever la main.
Pas de quoi en faire des tartines, il est vrai. Et pour ce faiseur de nouvelles qu’est Andrzejewski, le roman nécessite un peu trop de souffle. Bouts de roman et de souvenirs s’enchaînent, comme une vie qui s’effiloche, comme les poulets morts alignés sur la broche. Il pleut sur la côte atlantique.
Restent les phrases d’un amoureux de la langue qui prennent les chemins de traverse pour dire, par exemple, le bonheur : « c’était comme s’il avait percuté un nuage pendant sa promenade, qu’ils faisaient le constat à l’amiable ici, lui et le nuage, et que les torts étaient partagés. » Reste l’humour, cette politesse des êtres sensibles, pudeur légère jetée sur les gouffres profonds.

UNE PETITE TRISTESSE
CLAUDE ANDRZEJEWSKI
La Dragonne
86 pages, 89 FF (13,57 o)

Poulets à l’eau Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°35 , août 2001.
LMDA PDF n°35
4,00