En 1972, le narrateur, diplômé de Sciences-Po, doit rédiger un mémoire sur l’implication du milieu sportif dans le national-socialisme. Il s’éprend d’une fougueuse allemande, elle lui révèle rapido être fille de S.S., prétend faire partie de la bande à Baader, il l’accompagne aux J.O. de Munich, las ! elle y est abattue par méprise sous le pavillon israélien. Tout ça à un rythme d’enfer, et pour en arriver à une ahurissante conclusion : ce sont « les enfants des feddayins capturés à Fürstenfeldbrück, les disciples d’Abou Daoud relâchés six semaines après la tragédie de Munich » qui ont « semé l’apocalypse dans les jardins des gratte-ciel de New York ». Ou comment une intrigue rocambolesque et une écriture ampoulée servent de support à une interprétation particulièrement confuse, et à l’usuelle litanie des poncifs humanistes (« on paie tous, et très cher, vainqueurs ou vaincus, la rançon de la barbarie »…). La fiction n’a pas grand sens quand, se préoccupant de suivre d’aussi près l’actualité, elle en parle encore plus mal que les journaux.
Aimer à peine
Michel Quint
Éditions Joëlle Losfeld
80 pages, 7,5 € (49,20 FF)
Domaine français Aimer à peine
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Gilles Magniont
Un livre
Aimer à peine
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.