La poésie c’est ouvrir une fenêtre. Pas besoin de tout connaître du paysage avant de le contempler. C’est déjà de l’oxygène de le découvrir. La poésie d’Ariane Dreyfus n’est pas toujours simple pour les adultes qui veulent à tout prix mettre des noms sur les paysages. Pour les enfants, elle doit avoir un goût d’évidence. Autant dire d’interrogations. Dans ses silences, elle appelle à construire des histoires. Il y a deux sortes d’évidences dans La Belle Vitesse : les claires comme « Un coussin devant,/ un oreiller derrière,/ Paul grossit » et les obscures comme « Le lit est gonflé de peluches. La vie s’appuie dans les formes. » On suit dans de courtes notes deux enfants, Paul et Anne, dans des moments volés au bonheur. Les illustrations à la peinture et au collage de Valérie Linder sont lumineuses comme des soleils colorés. Ce n’est pas un livre à lire, mais un livre à rêver.
T. G.
LA BELLE VITESSE
ARIANE DREYFUS/VALÉRIE LINDER
Le Dé bleu (Le Farfadet bleu)
51 pages, 7,50 €
Poésie La Belle Vitesse
juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39
| par
Thierry Guichard
Un livre
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°39
, juin 2002.