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Histoire littéraire L’insatiable Lope de Vega

juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39 | par Éric Dussert

L’hispaniste Suzanne Varga adresse un pied de nez aux commémorations hugoliennes en produisant une agréable biographie de Lope de Vega auprès duquel le géant français pourrait bien incarner la stérilité. Le poète et dramaturge espagnol Lope de Vega (1562-1635) justifiait lui-même son intarissable fécondité par le fait que « sa plume se jetait sur la page blanche comme l’homme se jette naturellement sur la femme ». Il ne se prénommait donc pas Félix (fertilité en latin) pour rien. Les spécialistes lui accordent près de mille cinq cents comedias dont il ne subsisterait qu’un tiers tandis que la légende s’est emparé de son cas exceptionnel en le déclarant capable d’écrire jusqu’à trois mille vers par jour. Contemporain de Cervantès dont il ne perçut pas la nouveauté et de Shakespeare, son théâtre connut un succès phénoménal. Nourri d’autobiographie comme ses poèmes -il narre dans une gigantesque fresque épique, la Dragontea, la mise en pièces de l’Invincible Armada à laquelle il appartenait par le corsaire anglais Francis Drake- mais aussi de l’histoire de son temps et des amours de ses contemporains, il fut prisé des comédiens pour la facilité avec laquelle son verbe pénétrait la mémoire, sa souplesse rythmique et l’agencement syllabique de ses vers.
Ce bouillant personnage était assoiffé d’aventures. Précoce et talentueux, soutenu par les grands lorsqu’il se tenait sage, il aura toujours suivi le principe de la « libido vivendi » et cédé à toutes ses impulsions. Elles lui causèrent évidemment bon nombre d’ennuis, à commencer par ses passions amoureuses. La première, nourrie par la belle comédienne Elena Osario, lui valu d’être banni de la cour. Son souvenir le hanta toute sa vie mais cela ne l’empêcha pas d’aimer beaucoup. « Aimer et composer des vers sont une seule et même chose », il mena ce programme avec constance. Comblé d’honneurs malgré l’opposition du vindicatif Luis de Gongora et sa réputation tempétueuse, Lope de Vega finit par être ordonné prêtre. C’était couru : une femme mariée le séduira. Un tempérament, assurément.

Lope de Vega
Suzanne Varga
Fayard
500 pages, 27 euros

L’insatiable Lope de Vega Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°39 , juin 2002.