Le succès littéraire n’a jamais vraiment souri à Raymond Guérin. Sa carrière d’écrivain commençait pourtant sous de bons auspices en 1936 avec la parution chez Gallimard de Zobain, un roman épistolaire, puis de Quand vient la fin (récit d’une agonie).
Du côté de chez Malaparte relate le séjour que fit Guérin en 1950 à Capri chez l’auteur de Kaputt. Les conversations rapportées par Guérin révèlent des traits inattendus de la personnalité de « Curzio le Magnifique », « grand mâle à la sombre prunelle » et « à la bouche d’enfant ému ». Guérin met aussi l’accent sur ce qui l’oppose à son ami : « Vous avez, lui dit-il, une expérience publique du monde, tandis que la mienne est privée ».
Un court texte intitulé Fragment testamentaire complète l’ouvrage. Guérin y donne la parole à un écrivain qui renonce à la publication : « j’aurais voulu être aimé (…) et j’ai le cœur déchiqueté à la pensée de toutes les haines et de toutes les cabales qui me cernent. »
En 1953, deux ans avant sa mort, paraît Les Poulpes, roman élaboré durant ses années de captivité en Allemagne et longuement retravaillé ensuite. Son œuvre maîtresse. Un échec public.
Du côté de chez Malaparte
Raymond Guérin
Finitude
94 pages, 12, 50 €
Histoire littéraire Du côté de chez Malaparte
mars 2003 | Le Matricule des Anges n°43
| par
Jean Laurenti
Un livre
Du côté de chez Malaparte
Par
Jean Laurenti
Le Matricule des Anges n°43
, mars 2003.