Bien sûr, il y a quelque chose d’inquiétant à découvrir en rentrant chez soi, dans le frigo, la tête d’un Polynésien proprement décapitée. Mais ça devient pour le moins troublant quand nos deux frères, l’un aux USA, l’autre à Rome font la même macabre découverte. Freddy, Romulus et Giulio vont donc se retrouver dans la maison familiale et marseillaise pour résoudre la pesante énigme. C’est du côté du passé, du père immigré italien qu’ils vont devoir fouiller pour échapper à la menace qui plane sur eux. Frère d’un Gilles Del Papas et cousin d’un Jean-Claude Izzo, Maurice Gouiran réussit là une belle bouillabaisse : un peu d’angoisse (juste une gousse), beaucoup d’histoire (de la grande arrosée au chianti), de l’humour (avec anis et galéjade), une pointe de malice (pour mener le lecteur en bateau), des couleurs (Paul Gauguin signe les décors) et on se régale en souriant. À lire sous un peu d’ombre, avec un verre de vin de Cassis à portée de la chaise longue.
La Nuit des bras cassés
Maurice Gouiran
Jigal Poche
267 pages, 8,80 €
Poches La nuit des bras cassés
juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45
| par
Thierry Guichard
Un livre
La nuit des bras cassés
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°45
, juillet 2003.