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Événement & Grand Fonds Le dernier des Mohicans

novembre 2003 | Le Matricule des Anges n°48 | par Richard Blin

Il écrit l’une des proses les plus musicales et les plus exigeantes d’aujourd’hui mais peu de gens le savent. Intransigeant, secret, amoureux de la langue comme de la beauté adolescente, Richard Millet fait du roman une manière de gloire.

Ma vie parmi les ombres

Algèbre cruciale que celle qui préside aux destinées, voue à l’altérité, confronte à la bêtise et à la haine. De ces forces obscures, de tout ce qu’elles induisent, exaspèrent et mobilisent, l’œuvre de Richard Millet vivifie, explore, transmute la matière. Vingt ans déjà que, tressant l’ultime à l’inaugural, la solitude à la beauté, la disgrâce à l’élection, elle s’attache à cerner, derrière la figure de l’artiste, ce qui est peut-être la part la plus secrète de la littérature, ce qui en elle relève de la haine de soi, de l’imposture, du fond nocturne de l’existence et de la grande nuit de l’enfance. Une œuvre où bat la langue, où le goût du temps se mesure à l’envergure de l’initial, où la parole rend palpable le relief de ce qui la hante : le sentiment de la langue1, la connivence liant les forces de génération aux forces de destruction, l’innocence, la pureté, le chant, l’impossible gloire, la dette, l’enfance corrézienne.
Venant couronner la trilogie formée par La Gloire des Pythre, L’Amour des trois sœurs Piale et Lauve le pur, Ma vie parmi les ombres rassemble les figures et les ombres d’une vie, d’un clan, d’une terre, de quelques villages coincés entre les combes et les bois du plateau de Millevaches. L’ombre, le vent, le froid ; la terre, le granit, les eaux étroites, la solitude et la résignation, tout un microcosme rural avec ses traditions et ses secrets, ses superstitions et ses passions violentes. Des vies silencieuses, invisibles, souvent tragiques, des vies d’où la notion de plaisir et plus encore celle de sensiblerie n’ont pas cours.
C’est à l’ultime visage d’une civilisation millénaire, et à tous les êtres qui ont entouré son enfance « de leur pauvre gloire et de leur verbe », que le narrateur rend hommage. À tous ceux qui, du côté de Siom ou de Villevaleix, disputèrent la terre à la nuit des résineux. À l’existence noire des humiliés, des rustres les bavards comme les muets, les innocents comme les déshérités. À tous ceux qui sentaient l’étable, la sueur, le feu de bois et la misère ancestrale. À leur sens primitif et opiniâtre de la vie, à leur goût du silence et du mystère, à ce parler limousin enfin, « où s’entendaient encore, entre les souffles des animaux et ceux des grands bois, tous les temps du subjonctif », langue dans laquelle on savait « nommer les objets, les métiers, les rites qui le constituaient ». Dernier rejeton d’une lignée marquée par la « maudissure qui voulait que les Bugeaud ne perpétuent ni leurs biens, ni leur sang, ni même leur nom », et dont le lent et inexorable déclin est à l’image de ce monde en train de mourir, le narrateur a hérité de cette mélancolie « qui est le corollaire de la grandeur et de la solitude », et de la méfiance qu’éprouve tout Bugeaud « devant le bonheur, lui préférant somme toute son contraire : l’ombre, l’échec, la solitude, l’étrange désir d’en finir ».
Entre un père inconnu et une mère absente, ce fils de personne, confié tour à tour à ses grands-tantes...

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