Les raisons de la colère de la mère de Jennifer contre sa fille valent bien toute une histoire ! C’est Henri, le copain de jeu de la petite fille qui en connaît l’origine : « C’est la faute à Madame Legris ». Et s’ensuit une histoire-randonnée abracadabrante pour remonter jusqu’à la fautive.
Une petite incursion drôle et intelligente dans la vie d’un quartier renforcée par des illustrations pleine page toutes de guingois décrivant les scènes rapportées par Henri. Tandis que sur la page opposée, des vignettes dans lesquelles les deux enfants jouent au cerceau tout en palabrant sont tracées au cordeau et ne supportent aucun décor sinon des aplats rectangulaires rose et rouge marquant ainsi une opposition entre la réalité d’une part et l’imaginaire fécond des enfants d’autre part. Fidèle à son principe, David McKee réalise avec Qui est Madame Legris ? un album haut en couleur (comme pour contrarier ici le gris de Madame Legris). Les illustrations au trait faussement enfantin, bourrées d’une multitude de détails sont savamment composées et surprennent par le travail sur l’espace, la perspective et les couleurs. Mais ce que l’on veut bien retenir du travail graphique de David McKee dans cet album, c’est la justesse de ces instants comme « croqués » sur le vif : des scènes de la vie quotidienne, dans les rues, au supermarché, dans les escaliers de l’immeuble, des attitudes et des visages qui nous semblent familiers et qu’on ne se lasse pas de regarder…

Qui est Madame Legris ?
David McKee
Kaléidoscope
non paginé, 12 €