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Dossier Henri Calet
Guérin, frère de plume

juillet 2005 | Le Matricule des Anges n°65 | par Philippe Savary

Raymond Guérin et Henri Calet furent deux grands blessés de la vie littéraire de l’après-guerre et de la vie tout court. Leur correspondance ici rassemblée, qui s’étale de 1938 à 1955, et comporte près de 150 lettres, témoigne de cette fraternité silencieuse qui unira ces irréductibles désenchantés, mal à l’aise dans leur époque. L’un se sentait « inadapté », l’autre « déplacé ». C’est à la lumière de cet écart que se lisent leurs échanges souvent poignants.
Tout rapproche l’auteur de La Belle Lurette et celui de Zorbain : les premiers pas en littérature (35/36), la fidélité à Paulhan, la captivité (trois ans en Allemagne pour Guérin), le goût du secret, une notoriété éphémère et surtout une œuvre aux accents de mythologie personnelle, sans concession, fort éloignée des canons d’alors. En revanche, par leur caractère, tout les éloigne : à la verve de Guérin, à ses vitupérations, répond la modestie pudique de Calet. Le courrier du premier est long, dense, provocateur ; celui du second, court et poli, parfois ennuyé. Guérin, agent d’assurances à Bordeaux, souffre de son isolement. Il chicane beaucoup, a soif de reconnaissance. Que Gaston Gallimard retarde la réédition de L’Apprenti et il tonne contre ce « requin », ce « détrousseur de cadavres », menaçant de saisir le procureur de la République !
N’empêche : derrière ses envolées, Guérin se révèle un brillant lecteur à l’endroit de son correspondant, qu’il admire. À propos du Bouquet, il souligne « ce don que vous avez non pas de peindre de recréer les paroles mêmes, entendues. » En retour, Calet le félicite pour L’Apprenti, mais avec un zest d’humour à froid qui lui est coutumier : « dommage que l’imprimeur a saboté quelque peu son travail : il manque une quinzaine de pages au livre. »
L’époque n’est pas à l’optimisme. Au stalag, avant son retour dans « le monde des vivants », Guérin résume ce que sera sa charge : « exprimer le pus de mes plaies. » À la Libération, Calet récolte la fureur des antisémites après des articles sur l’immigration : « On se remet à penser à une île lointaine, tranquille, inhabitée et inexistante », écrit-il. Et s’attachera à « refaire un monde de roman, meilleur que l’autre, le vrai… » Entre les soucis d’argent et de logement, la crise du papier et les démêlés éditoriaux, chacun se démène. Calet est occupé à Paris. Guérin vivote : « La captivité a sapé ma vitalité ». Pas sa quête de la vérité. Avec férocité, il s’en prend au « fascisme calotin », aux faux résistants, aux « poétaillons et autres pissenlits » qui ont « pataugé dans la boue barbare ». Finalement, son seul désir sera de tenir une chronique sportive dans les journaux…
Après la visite des Arland et des Gadenne à Bordeaux, il est gagné par l’abattement. Guérin croyait « faire une carrière d’écrivain tout en restant propre. » Les Poulpes, son chef-d’œuvre, fruit de douze ans d’écriture, est publié en 1953 dans l’indifférence. Il meurt deux ans plus tard. Son dernier divertissement...

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