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Dossier Henri Calet
Calet à la paresseuse

juillet 2005 | Le Matricule des Anges n°65 | par Marc Bernard

Trois livres d’Henri Calet ont été publiés depuis sa mort : Contre l’oubli, Peau d’ours et Acteur et témoin qui vient de paraître. Ce qui tendrait à confirmer que lorsqu’un paresseux se met à travailler plus rien ne l’arrête, que la mort. Car j’ai connu un Calet rêvant et flânant dans son atelier de la rue Jeanne, prenant son temps pour remplir un dossier de petits bouts de papier, de son écriture grasse, claire, qui devenaient à la longue un livre. À dire vrai, il me semblait que la littérature était pour lui un prétexte à se la couler douce. C’est après son passage à Combat que le rythme devint plus rapide, qu’il connut la passion d’écrire ; pour se justifier, il disait que le besoin le poussait à travailler ; en réalité, c’était la volupté de parler de lui-même. Peu d’écrivains en effet ont été aussi continûment « subjectif ». (…)
Ses yeux étaient magnifiques, pareils à des marrons chauds ; ils brillaient de tendresse derrière le verre étincelant de ses lunettes, et son sourire était parfois celui d’un enfant. Il aimait se caresser le nez doucement, avec amour, et qu’on le plaigne, lui, Calet ; que l’on sente bien tout ce que sa vie avait de gris et qu’il allait sous une petite pluie qui ne cesserait qu’à sa mort. Il est demeuré fidèle à lui-même jusqu’au bout. Condamné par une maladie de cœur héréditaire, le seul héritage qu’il ait jamais eu, il me disait la dernière fois que je l’ai vu : « Le médecin prétend qu’on ne meurt jamais de la maladie qu’on a. Il me reste l’espoir de mourir du cancer. » Avec un mince sourire intérieur qui affleurait à peine, celui que l’on trouve dans ses livres.
Comme il arrive souvent à ceux qui ont eu une enfance chaotique, et une adolescence qui ne le fut pas moins, le goût de l’ordre, de la respectabilité lui était venu à la longue ; Calet ne détestait rien tant que le débraillé. Mais ce n’était là qu’une façade derrière laquelle il tentait de s’abriter, je dirais presque désespérément, car tout au fond de lui le trouble demeurait : il sécrétait ses propres poisons avec un mélange d’horreur et de délices. Il voulait à la fois se fuir et plonger au plus profond de lui ; il s’acceptait avec complaisance et se jugeait sévèrement. « Chaque fois que j’ai eu l’occasion de faire une bêtise, je ne l’ai pas manquée », me disait-il un soir tristement. De là l’écart apparent qu’il y a entre lui et ses écrits. (…)
Il y avait quelque chose de tragique en lui qui venait de ce qu’il voulait être et de ce qu’il était, ne s’acceptant, ne se refusant jamais tout à fait. Il sortait de ses livres, parfois atroces sous le glacis de l’humour, plus raide, plus convenable, plus propre que jamais. L’une des phrases qui me touche le plus dans Peau d’ours c’est « Toilette couché. Moi qui aimais tant me laver les mains. » Il reportait sur les soins du corps une sorte de besoin de compensation. Un psychanalyste dirait cela beaucoup mieux. (…)
À le lire, on pourrait croire que Calet ne parlait que de lui ; ce...

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