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Poésie Bris de voix

octobre 2006 | Le Matricule des Anges n°77 | par Jérôme Goude

En flux tendu, entre ciel et terre, la poésie prométhéenne, algébrique et quasi aphoristique, de l’Argentin Roberto Juarroz (1925-1995) sonde le silence, exhumant tantôt des « grains de beauté » tantôt une « fleur imprudemment obscure » : « Nous allons vidant des éternités,/ tandis que la lumière nous parvient/ d’un lieu obstinément caché. » La présente édition propose une anthologie contenant 277 fragments abstraits des dix premiers recueils de Poesía vertical, œuvre somme au titre unique. Roberto Juarroz nous convie à un itinéraire poétique que scandent maintes répétitions, antithèses et impasses logiques, dont l’exergue donne un juste aperçu : « Aller vers le haut n’est qu’un peu plus court ou un peu plus long qu’aller vers le bas. » De fragment en fragment, quand bien même « Lire cela/ qui s’il est lu s’efface », demeurent les échos lancinants d’une mélopée incantatoire. Puis reviennent des mots, comme d’anciennes blessures, car il existe toujours « un point/ où cessent les alternances de l’oubli,/ où les formes se souviennent. » D’aucuns jugeront l’œuvre un tantinet dialectique, d’autres seront peu sensibles à sa singulière dimension spirituelle. Nul ne se dérobera à l’irrésistible évidence à laquelle elle s’expose infailliblement : « L’homme perd la vie et d’autres choses,/ se salit de toute croissance/ n’apprendra jamais à se vêtir/ est un inexplicable essai de la mort. » Et, « un jour viendra », ce jour peut-être, où Poésie verticale, se glissant sur quelque rayon de bibliothèque, n’aura plus à rougir de la proximité d’un Borges et d’un Sábato, « (…) seulement/ pour que dure le chant/ qui ne s’adresse à rien. »

Poésie verticale de Roberto Juarroz
Traduit de l’espagnol par Roger Munier
Points-Seuil, « Poésie », 175 pages, 6,50

Bris de voix Par Jérôme Goude
Le Matricule des Anges n°77 , octobre 2006.
LMDA papier n°77
6,50 
LMDA PDF n°77
4,00