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Vie littéraire Messages poétiques

janvier 2007 | Le Matricule des Anges n°79 | par Lise Beninca

Installées à Limoges, les éditions Dernier Télégramme publient de jeunes auteurs de poésie et organisent des lectures/performances. Pour que vive le langage.

Passionné par tout ce qui touche aux mots et à la langue, Fabrice Caravaca a beaucoup couru les performances, lectures et autres rencontres, et s’est trouvé souvent déçu de ne pouvoir se procurer de publications liées aux auteurs qu’il découvrait, en particulier les jeunes poètes. La trentaine approchant, il a décidé de remédier à cette frustration en créant sa propre structure d’édition. En 2004, il s’engage dans une formation au Cecofop de Nantes, qui lui enseigne les rudiments du métier. Puis il décide de ne pas perdre de temps : en 2005 naissent les éditions Dernier Télégramme, puisque « ce que diffuse et transmet la poésie peut être considéré comme un message d’une certaine façon codé, dans lequel ne reste que l’essentiel de ce que l’on souhaite communiquer ». L’adjectif « dernier » laisse entendre que l’écrit et la poésie en particulier sont un moyen privilégié, un outil, le seul peut-être, qui permette encore de créer « une forme de discours libre et non aliénant ». Ce nom fait aussi discrètement référence à une chanson de Serge Gainsbourg, à vous de deviner laquelle.
Lorsqu’il a fallu dénicher des fonds, c’est à Limoges que Fabrice Caravaca a rencontré des personnes qui ont manifesté de l’intérêt pour son projet. Il existe d’ailleurs dans le Limousin une histoire autour de l’édition de poésie, puisque s’y sont installées plusieurs petites maisons comme La Main courante, Rougerie, Le Bruit des autres ou les Cahiers de poésie verte. Dernier Télégramme obtient une première aide pour une « Envie d’agir » puis un « Défi jeune ».
Quant au choix des auteurs, il est le fruit d’une succession de rencontres qui remontent pour les premières à la période universitaire de Fabrice Caravaca. Il connaît Jérôme Bertin, qui lui présente Lucien Suel puis Sylvain Courtoux. Pour sa première publication, c’est ce dernier qu’il sollicite. Sylvain Courtoux lui propose un texte « engagé, violent et exigeant tant sur la forme qui relève de l’avant-garde (même si ça ne veut rien dire) que sur le contenu qui révèle un univers personnel et une esthétique originale. Ce texte me semblait vraiment bien pour commencer l’histoire de Dernier Télégramme ». Action Writing (manuel) paraît début 2006. Ensuite, puisque le monde de la poésie française est assez petit, les rencontres se font lors de festivals (notamment Expoésie à Périgueux) ou de lectures. « Assez rapidement, je pouvais présenter le projet en affirmant que je connaissais untel qui m’avait conseillé de… »
Suivent alors L’Éternité, de Christophe Manon, puis le premier texte de la collection « Longs Courriers » (des 16 pages à petit prix) : Transport visage découvert de Lucien Suel. Imprimés sur un simple A3 plié, paraissent également Rupture de Edith Azan et Aoum & Miam de Charles Pennequin. Les tirages varient de 250 à 500 exemplaires.
Aux collections papier vient s’ajouter une collection sonore, intitulée « Échos », qui se propose de mettre en avant le rapport entretenu par certains poètes avec l’oralité. Une autre façon d’aborder le texte en passant par la voix, les sons de la langue. Des rencontres/lectures avec les auteurs sont également organisées à chaque parution. Le 31 janvier 2007, par exemple, sont prévues les interventions de Edith Azam, Jérôme Bertin, Sylvain Courtoux et Charles Pennequin lors d’une soirée du festival Manifesten (à Limoges) consacrée aux éditions Dernier Télégramme.
Bien que récentes, les éditions Dernier Télégramme reçoivent déjà des manuscrits, mais Fabrice Caravaca compte toujours privilégier la rencontre, le coup de cœur, restant à l’écoute des auteurs qu’il connaît et qui parfois l’orientent vers un poète dont il ignorait le travail. Ce qui préside au choix des auteurs reste la présence d’un univers particulier mis en valeur par une écriture particulière. Une littérature qui réfléchit sur elle-même, qui s’attache au rythme et aux sonorités, à la déconstruction du langage, à l’invention de nouvelles formes pour exprimer l’urgence de nouveaux modes de discours. Une littérature qui, sans formalisme, exprime le souci d’être au monde. « Mais l’affectif rentre aussi en ligne de compte. Si je me sens bien avec un auteur et son univers je serai plus enclin à le publier et à retravailler avec lui. »
Pour l’instant, Fabrice Caravaca s’occupe lui-même de la diffusion des ouvrages, contactant personnellement les libraires et essayant d’être présent sur les salons ou festivals, persuadé que la petite édition est importante voire indispensable en France pour proposer des littératures exigeantes et indépendantes, des alternatives. Et ce n’est pas nous qui le contredirons.

* Dernier Télégramme - 39, rue des Arènes 87 000 Limoges - http://dernier.telegramme.free.fr

Messages poétiques Par Lise Beninca
Le Matricule des Anges n°79 , janvier 2007.
LMDA PDF n°79
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