Gilles Moraton est bibliothécaire à Béziers et partage son temps entre son travail et l’écriture de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre. Il a déjà publié entre autres, Le Magasin des choses probables et La Promiscuité des vaches est mauvaise pour la santé des jeunes filles (L’Anabase). Avec Ma main droite, sous-titré « La vengeance du goéland ou dialogues et monologues autour de ma cousine Danielle », il livre douze pièces courtes, huit dialoguées à deux personnages et quatre monologues. Chacune est complètement autonome même si parfois il y a des résonances entre certains passages. Cela commence par l’évocation d’un homme qui a tiré des coups de revolver sur un plat de saumon. Le livre se poursuit par un dialogue entre deux administratifs des boulons, qui vont mourir faute d’agir, à cause d’un vide juridique concernant le resserrage des boulons. L’on croise également un psychanalyste et un agoraphobe dans une médiathèque, une femme qui donne un doux prénom à ses robots ménagers, un goéland à l’aile cassée et qui semble pleurer, deux vigiles, la très fameuse cousine Danielle, fantasmée, sublimée et très régulièrement évoquée et donc, une main, la droite, qui a sauté un 14 juillet. Ces courtes pièces font penser aux Diablogues de Roland Dubillard où un duo se retrouve dans différentes situations, une partie de ping-pong, le déchiffrage d’une partition, tout en parlant régulièrement de leur fameuse cousine Paulette. Dans Ma main droite, on retrouve cet humour décalé, iconoclaste avec un mélange de quotidien, d’absurde et d’onirique. Une fantaisie nourrissante, même si elle laisse parfois perplexe quant au propos de ces courts textes.
Ma main droite de Gilles Moraton
Éditions Théâtrales, 96 pages, 13,50 €
Théâtre Fantaisies verbales
février 2007 | Le Matricule des Anges n°80
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Fantaisies verbales
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°80
, février 2007.