Mon copain Bogueugueu
Ce court roman, premier volume d’une série à venir, traite du handicap d’un enfant bègue et des problèmes qui en découlent. Ferdinand Pompon raconte comment Basile Tambour est devenu la risée de toute la classe. Son allure d’hurluberlu alliée à son bégaiement étaient « un festival. C’était plus fort que nous : on était tordus de rire. Impossible de s’en empêcher. »
L’école devient bientôt un enfer pour Basile. Des difficultés d’élocutions de plus en plus accentuées aux vexations que subit le jeune garçon de la part de ses camarades (qui le surnomment Bogueugueu), s’ensuivent un isolement et un comportement bizarre de la part de Basile. Il finit par disparaître pour échapper au harcèlement des élèves et à l’incompréhension de sa maîtresse. Ce n’est que lorsque Ferdinand et ses copains finissent par comprendre que Basile souffre profondément qu’ils décident de lui offrir leur amitié !
Béatrice Fontanel insiste sur l’effet pervers de la moquerie qui, nourrie de méchanceté, s’apparente à du harcèlement moral. Au travers de ce roman, elle aborde aussi le phénomène de groupe et la pression qu’il exerce sur Basile qui, démuni, se comporte de manière irrationnelle. Une mise en garde convaincante relatée dans une langue simple, sans dramatisation, sans effet moralisateur. Agrémentées d’aplats de couleurs, les illustrations « naïves » de Marc Boutavant insufflent à l’histoire une dimension humoristique aussi inattendue qu’efficace.
Mon copain Bogueugueu de Béatrice Fontanel - ill. de Marc Boutavant, Gallimard Jeunesse, 43 pages, 9 €