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Domaine français Manière noire

février 2007 | Le Matricule des Anges n°80 | par Richard Blin

Butterfly, un opéra de Puccini. Nagasaki, 1904. Un jeune officier américain épouse, presque par jeu, une jeune geisha (Butterfly). Le temps de lui faire un enfant et il repart. Elle l’attendra, lui restera fidèle, et, quand il reviendra avec sa nouvelle épouse américaine, elle se fera hara-kiri. Chez Éric Nonn, Butterfly est le nom d’un bordel des faubourgs de Tokyo. À deux pas, « dans le quartier des maisons de carton », vivent Shozu, solitaire et vieillissant, et Tomoko, riche de la seule fleur de ses 15 ans. Un soir, Shozu trouve un homme mort, couché sur la voie ferrée toute proche. Il est bien vêtu, a dans les poches deux livres. Shozu le baptise du nom d’un poète, Tamiki Hara (1905-1951) qui se suicida en se jetant sous un train peu après avoir écrit Fleurs d’été, une plongée dans l’enfer qui suivit le bombardement d’Hiroshima. Tirant le corps jusqu’à un terrain vague, Shozu va le veiller. Butterfly II est le récit de cette veillée, une plongée dans cette réalité qui défie les mots tout autant que l’horreur atomique. D’où une atmosphère plus que crépusculaire, un monde enténébré peuplé d’êtres qui survivent plus qu’ils ne vivent. Comme Kimu une ex-petite couseuse d’uniformes de guerre, dans la fabrique dont avait hérité Tamiki Hara, à Hiroshima. Kimu, la rescapée, que Shozu a aimée. Kimu qui a vu « l’éclair et la méduse. Pour elle, c’était une méduse, ce n’était pas un champignon. Tout était devenu de l’eau, un ciel amniotique avant la pluie noire ». Kimu, Sato, une des filles du Butterfly, la belle et fragile Tomoko, Shozu voudrait les aider. Mais il sait que l’amour est histoire, et qu’en tant que tel, il a part à la folie du temps qui passe. Alors, il décide de partir, de disparaître. Restent la vérité du ressenti et des sensations gestuelles. Un roman fait d’une succession d’instants nus. Une lente et secrète cérémonie d’adieu sur fond de vies dévastées et d’expérience tragique d’un réel impossible…

Butterfly II d’Éric Nonn, Actes Sud, 96 p., 12,80

Manière noire Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°80 , février 2007.
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