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Poésie Marathonien

mai 2007 | Le Matricule des Anges n°83 | par Lucie Clair

En un seul souffle

Avez-vous déjà entendu un cri courir sur soixante pages, un cri qui se module et hulule, vrombit et maudit, hache et malaxe, un cri au pas de course qui vous rattrape et enjambe vos résistances telles ces points et des virgules oubliés en route, pauvres gouttes de sueur perlées depuis quelque lointain repos perdu un cri sans relâche, qui a décidé de « lâcher comme ça une phrase en un seul souffle le début inaudible la fin inécoutée comme ça juste une bribe en un seul souffle pour voir s’il y a encore quelqu’un qui entend ». Cri en forme de pari jeté au lecteur, non par l’endurance qu’il devrait mobiliser, mais par l’exigence d’ouverture et d’écoute piliers de l’altérité qu’il se promet de faire vibrer.
En un seul souffle est le titre et le recueil le mot est enfin approprié de cet élan d’amour et de colère, de révolte et de douleur, de douceur, de joie, de vitalité par la grâce de la « belle langue » et l’on se prend à penser à Valère Novarina au détour de certains passages. Espace en boucle et souffle en déroulé, lieu de respiration haletant entre les « ultimes cymbales suprêmes clairons roulement du tambour tic-tac des aiguilles alignées cible touchée », chevauchant les vies brisées, il décapite les mensonges et panse « la souffrance des colères noires ». Jailli d’un puits creusé par l’inique et le cynisme, la bêtise et la trahison, l’amour et sa perte, un souffle, unique et solitaire tour à tour vent maudit ou zéphyr, ça dépend des pages, ça dépend de rien ou si peu, de cette étrange fragilité de l’humain aux prises avec ce cri, porté et brandi par Francis Ricard, un cri qui rince les gorges comme une fine de mirabelle, aux effluves gourmands, au goût sec et âpre, à l’arrière bouche ferme et juteuse. Un poème à lire cul sec.

En un seul souffle de Francis Ricard
Cheyne éditeur, 60 pages, 14,50

Marathonien Par Lucie Clair
Le Matricule des Anges n°83 , mai 2007.
LMDA papier n°83
6,50 
LMDA PDF n°83
4,00