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Événement & Grand Fonds Là-bas, où le ciel est bleu

juin 2007 | Le Matricule des Anges n°84 | par Sophie Deltin

Empreint d’une poésie unique, l’univers de l’Autrichienne Ilse Aichinger est bouleversant. La parution de son seul roman, « Un plus grand espoir », dans une nouvelle traduction, rend hommage à celle qui dans une fiction en partie nourrie par son histoire personnelle, initia la tâche de dire les horreurs du nazisme.

Un plus grand espoir

Eliza Eliza

Quand les enfants posent des questions à leurs parents, il arrive un moment où ceux-ci ne savent plus répondre et se fâchent parce qu’ils découvrent tout à coup quelque chose de terriblement faux et d’usurpé en eux. Dans son unique roman publié en 1948 et traduit en France pour la première fois en 1953 sous le titre quelque peu inexact Le Grand Espoir (Gallimard), Ilse Aichinger, née à Vienne en 1921 et figure célèbre, avec Heinrich Böll, Paul Celan et Ingeborg Bachmann, du Groupe 47, offre une profondeur insondable à ce privilège propre aux enfants : parler au nom de ce qui traverse leurs yeux, leur âme, et poser des questions excédant toute réponse possible. Ellen, sa jeune héroïne dont l’ardeur sera insatiable à « mettre des mots compréhensibles sur l’incompréhensible », aimerait bien pouvoir obtenir un visa pour quitter l’Autriche et rejoindre sa mère, juive et en exil « là-bas, où tout est bleu, où le vent se couche et s’endort, où les dauphins sautent autour de la statue de la Liberté ». Mais c’est la guerre, les frontières sont bouclées, et pour elle « personne ne se porte garant ». Par ailleurs, avec un père dans l’armée et donc avec seulement deux « mauvais grands-parents », elle n’est, à l’instar de l’auteur, que « demi-juive »1, et se trouve bien malgré elle, acculée à la « liberté des maudits ». Ses camarades juifs le lui font bien savoir, eux qui lui envient le droit de pouvoir s’asseoir partout sur les bancs et de monter sur les manèges. « Nos grands-parents sont devenus notre faute, réalise-t-elle alors. Notre faute c’est d’exister. Notre faute c’est de grandir nuit après nuit. (…) Nous sommes la faute des anciens, les anciens celle des plus anciens, et les plus anciens celle des plus anciens encore. N’est-ce pas comme le chemin qui mène à l’horizon ? Où prend-il fin, le chemin de cette faute, où s’arrête-t-il ? Le savez-vous ? » Scellant peu à peu son destin à celui de ses amis, bravant « la Persécution », avec son lot de souffrances, de dangers et d’angoisse, Ellen va frayer sa propre voie vers cet horizon qui recule, cette frontière interdite, et se donner elle-même « le visa » de sa propre liberté. Ne dépend-il pas en effet « de chaque être humain que le vaste monde soit vraiment vaste ou non » ?
Dans ce chef-d’œuvre inclassable et pourtant fondateur de la littérature autrichienne de l’immédiat après-guerre, plus proche souvent de la parabole, du conte philosophique que du roman à proprement parler, on est frappé par l’efficacité singulière d’une écriture qui, jouant de son accès au plus intime du langage, permet une expression de l’expérience historique la traque et le massacre des Juifs au-delà des formules habituelles. Une efficacité qui tient, comme le fait remarquer à juste titre Jean-Yves Masson dans sa postface, à ce que le récit peut se lire comme une succession de « nouvelles reliées par des fils thématiques extrêmement forts », mais plus fondamentalement aussi à la réflexion qu’il engage sur la manipulation...

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