La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Essais L’âge de ses chroniques

avril 2008 | Le Matricule des Anges n°92 | par Gilles Magniont

L' Heure d’hiver

Nos ignominies contemporaines, nous les commettons sûrement avec la même bonne foi et la même inconscience que ceux que nous fusillons rétrospectivement. Essayons tout de même de deviner de quels crimes il pourrait s’agir, dès lors que nous respectons scrupuleusement les femmes, les homosexuels, les juifs, les non-fumeurs et les enfants « . Ce à quoi s’applique gaiement Michel Thévoz. L’Heure d’hiver ouvre sur un nouveau parc jurassique, des transactions obscènes du capitalisme (comme le clonage du Louvre à Abou Dahbi) jusqu’aux affectations rurales de l’urbanisme ( » Toutes les fontaines sont belles, sauf les fontaines artistiques « ) : autant de formes d’un engourdissement de l’esprit occidental ici chroniquées. Autrefois conservateur de la collection d’Art Brut de Lausanne, l’auteur est particulièrement sensible aux » analphabétismes visuels « et aux ravages de l’Institution Culturelle. Certaines de ses détestations flirtent alors avec le poncif (l’omniprésence de la musique…) et quelques développements sont un peu dissertatifs ; mais l’on tombe parfois sur des joyaux imprévisibles et paradoxaux, telles les pages sur l’overlifting : Thévoz commence par décrire cette nouvelle pratique (se donner une apparence plus âgée, plus laide) avant de l’analyser (chirurgie punk ? défi au vieillissement ?), puis d’avouer qu’il a tout inventé, mais qu’il ne s’est guère éloigné de l’essence du lifting (déjà une » scarification de visages pâles, l’autopunition de la race blanche « ), et qu’il a peut-être même donné des idées à certains (l’information déterminant aujourd’hui la réalité plus qu’elle ne la reproduit). Voir encore le chapitre consacré à l’ » âge ontologique « auquel chaque individu reste vissé : quarante ans pour les partisans de l’ordre ( » c’est l’âge sarkozyste « ), soixante-dix environ pour ceux qui tirent parti d’un état » d’inexistence sociale, d’invisibilité, de légèreté et de gratuité " - suivez son regard.

L’Heure d’hiver de Michel Thévoz
Éditions Favre, 208 pages, 15

L’âge de ses chroniques Par Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°92 , avril 2008.
LMDA papier n°92
6,50 
LMDA PDF n°92
4,00