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Entretiens Les lanternes de l’idiotie

février 2009 | Le Matricule des Anges n°100 | par Jérôme Goude

De l’émotion vive à l’ironie douce-amère, l’athlétique Michel Layaz façonne une œuvre qu’innervent coups de gueule et distorsions langagières. Cher Boniface, conte satirique et drolatique, catapulte ces déraillements roboratifs.

Cher Boniface

Boniface Bé jouit de petites manies comme un dieu grec s’enorgueillit de son épithète homérique. À mille lieues des automatismes ludiques du monde dit civilisé - scoubidou, yo-yo et autres joujous transitionnels -, l’antihéros de Michel Layaz mâche de l’ail et se prélasse dans des bains exhalant des senteurs d’edelweiss. Fermement décidé à ne pas s’extirper du giron maternel, fort de l’adage de Sénèque selon lequel « la foule est le critère du pire », Boniface s’obstine à fuir la horde des « accaparés des pires futilités ». En dépit des encouragements de Cécilia, mère-cuisinière lubrique, il préfère la torpeur fœtale d’une chambre aux joies estampillées du travail, du mariage. Mieux vaut faire le bon en ne faisant rien…
Un bond, plus qu’un pas, voilà bien pourtant ce que Boniface va devoir effectuer. Au détour d’une escapade alpestre, dans le recoin d’une cabane, notre « zigoto » cède aux appâts d’une « muse montagnarde » : Marie-Rose Fassa. Après d’épiques « joutes sexuelles », cette journaliste excentrique et engagée exigera de son « bouquetin » énamouré qu’il s’attelle à la tâche. Trouver un job n’est pas chose aisée ; écrire un roman, moins encore. Surtout lorsque nonchalance et incrédulité sont vos principaux traits de caractère. Tergiversant, puis faisant fi du bien-fondé de ses a priori, Boniface consentira à intégrer l’équipe des couchettistes de la Compagnie des wagons-lits de la gare de Genève. Quant à l’écriture, non décidément, à quoi bon « ajouter son petit crottin couvé sous le soleil d’une vanité misérable » ? Ne peut-on pas se contenter des pages imprimées, de Théophraste, de Schiller, Proust et saint Jean de la Croix ?
Alors que Boniface Bé, revêtu de l’ « uniforme ad hoc », affronte rixe et « abominable femme des trains », rechigne à écrire, Marie-Rose court d’illusions en désillusions. D’une interview l’autre, elle achoppe sur une floppée d’humanoïdes harnachés à la corde de leur raideur sociale : Jean Cuve, directeur d’une école d’art à qui les perdants « donnent la gale » ; Paul Tatin, « fonctionnaire fédéral » de la Culture dont le discours se limite à quelques folkloriques « lalaïaut, lalaïaut » ; Christian Brochet, le « membre le plus venimeux du gouvernement », etc. Aussi, à travers le regard d’une humanité incarnée - que ce soit Boniface et Marie-Rose, l’enfant du remarquable Les Larmes de ma mère (Zoé, 2003 ; Points Seuil, 2006), ou bien encore la « mauvaise graine » de La Joyeuse Complainte de l’idiot (Zoé, 2004) - les récits du Suisse Michel Layaz mettent en relief l’obscénité contemporaine. Tantôt burlesques, tantôt pathétiques, ils mêlent avec efficacité, les larmes, la lucidité et le rire.
Lire l’ « équarrisseur de têtes » Michel Layaz - ce à quoi, ici même, nous exhortons tout lecteur repu de bêtisiers -, c’est en effet oser le péril de l’irrésistible éventail du rire : rabelaisien, caustique, jaune, intelligent… Un soupçon de La Bruyère, une louchée de philosophes éclairés, quelques grammes...

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