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Essais Rencontre

mai 2009 | Le Matricule des Anges n°103 | par Thierry Cecille

Poursuivant l’entreprise exploratoire - et apologétique - entamée dans ses précédents essais, de L’Art du roman au Rideau (voir Lmda N°64), Kundera nous communique ses enthousiasmes, des « rencontres » marquantes, certaines anciennes, d’autres plus récentes. Sa position pourrait paraître périlleuse, voire intenable : il défend à la fois la modernité (en particulier celle de l’autre Europe, en musique comme en littérature, Schönberg, Janacek, Musil, Broch) et la tradition, cette longue histoire de la création dont nous héritons. Il place au plus haut le roman en tant que forme (permettant des « sondes existentielles »), mais sait prendre en compte les critiques qui lui furent adressées par certains des modernes (par exemple les surréalistes). Son leitmotiv, son mot d’ordre réitéré : pourfendre la « misomusie » (« une indifférence à l’art, le refus de l’art, l’allergie à l’art ») et le sentimentalisme qui s’apparente souvent au kitsch (ou à ce « mensonge romantique » que Girard dénonça jadis). Dans ce combat il associe alors ceux dont il se sent proche - et qui peuvent nous sembler aux antipodes les uns des autres ! Xenakis, ainsi, a su « prendre le parti de la sonorité objective du monde contre celle de la subjectivité d’une âme » comme Anatole France (dans Les Dieux ont soif) est parvenu, tout en rendant compte de la tragédie que fut la Terreur (la première, celle de 1793), à n’user d’« aucun pathos, aucune accusation, aucun rire jaune, seulement un léger, léger, léger voile de tristesse… » De même, le « geste brutal » de Bacon, nous confrontant avec la « matérialité physiologique de l’homme », peut rejoindre « l’ironie désespérée » de Malaparte dans ces deux romans pour lesquels il a - et Kundera nous rappelle combien c’est rare - « trouvé une forme » : Kaputt et La Peau. Et nous n’avons alors qu’un désir : nous replonger dans ces œuvres, parfois injustement négligées par notre temps, peut-être « l’époque de l’après-art », de l’oubli destructeur.

Une rencontre
de Milan Kundera
Gallimard, 204 pages, 17, 90

Rencontre Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°103 , mai 2009.
LMDA PDF n°103
4,00