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Dossier Bernard Noël
Lire, voir, écrire

février 2010 | Le Matricule des Anges n°110 | par Thierry Guichard

Enfant d’un pays perdu, Bernard Noël a échangé sa foi religieuse contre la lucidité littéraire. Naturellement en révolte, l’écrivain porte deux corps, celui de chair et celui de mots. Deux corps inconciliables puisque ni l’Éros ni le verbe ne donnent accès à l’Autre.

Il n’est pas si simple d’aller lui rendre visite. Réfugié dans sa maison qui compte plus de livres que, peut-être, n’importe quelle librairie du département, Bernard Noël n’a ni voiture ni permis. La gare de Laon, la plus proche, est tout de même à quinze kilomètres de son village picard et il n’y a qu’un taxi pas toujours disponible pour faire le trajet. Sous un ciel gris qui a posé son fardeau de neige quelques jours avant notre venue, on se demande ce qui peut bien pousser un natif de l’Aveyron à venir dans ces terres à betteraves. Tout sourire, notre hôte évoque un amour pour cette maison où il vécut longtemps, qu’il quitta pour la Lozère et qu’il voulut retrouver et habiter à nouveau. Des tableaux posés au sol, des cartons, des livres empilés contre les murs témoignent que l’emménagement est sans fin. La maison est belle parce qu’elle est habitée par cet homme-là : tout y paraît naturel, y compris qu’il faille des échelles pour accéder aux livres les plus haut perchés. Les murs sont couverts de tableaux pour la plupart anonymes, mais pas tous, et de miroirs « mais les miroirs ne sont pas de mon fait. J’ai horreur des miroirs, au moins, ceux-là dit notre homme dans la cuisine, sont placés trop bas pour qu’on s’y voie. »
Traducteur de l’anglais, Bernard Noël pour les plaisirs de la table s’est mis à l’heure italienne. Un café fort, servi en deux temps ouvrira notre entretien, un dîner de pâtes de la péninsule mettra fin à la première journée d’entretien qu’il conviendra d’accompagner d’un vin, italien lui aussi.
Deux fauteuils disposés devant la petite cheminée assurent le confort de la rencontre que le crépitement du bois va rythmer (ainsi que la sonnerie du téléphone auquel il était exclu de répondre).
On est toujours impressionné, quand on rencontre Bernard Noël, par cette clarté dans la parole qui le fait s’avancer dans la relation. L’homme se livre sans ostentation, plus désireux certainement d’évoquer tout sujet autre que lui-même, mais plus désireux encore d’accepter les propositions qu’on lui fait.
Les hauts plateaux, les vallées et les contreforts du Massif Central sont de bons pourvoyeurs d’écrivains. La Creuse, la Corrèze ont formé de ces Limousins qui ne sont pas tous, n’en déplaise à Pierre Michon, des creuseurs de canal. Il arrive aussi que certains creusent d’impeccables sillons de lettres noires sur le blanc de la page. L’Aveyron, sur le plateau de l’Aubrac, possède les qualités requises pour former ces arpenteurs de la prose, pressés d’aller prendre ailleurs qu’en ces terres figées le pouls du monde, ou celui de ses contemporains.
Bernard Noël naît là, en novembre 1930. Il est l’aîné de trois enfants, un frère et une sœur. Ses parents sont des paysans aisés, puisqu’ils ont du personnel à leur service. L’enfant, à la naissance de sa sœur (« Sans doute parce que j’encombrais »), sera élevé par ses grands-parents paternels, propriétaires terriens et paysans également, mais à quinze kilomètres...

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