La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Essais La chanson d’amour de Judas Iscariote

mai 2010 | Le Matricule des Anges n°113 | par Thierry Guinhut

La Chanson d’amour de Judas Iscariote

Curieux livre. Le titre et l’éditeur pourraient laisser présager un opuscule religieux. Pourtant, ce n’est guère le cas. Certes le personnage éponyme est celui qui baisa la joue du Christ pour le livrer aux Romains et à la croix, ce pourquoi Dante le place dans la gueule de Lucifer, au fond de son Enfer, comme traître envers son bienfaiteur. C’est cette traîtrise qui intéresse Juan Asensio. à mi-chemin de l’essai, du récit introspectif et de l’hallucination onirique et borgesienne, ce texte inclassable, qu’on aurait pu craindre indigeste, se révèle roboratif, furieusement cultivé, émouvant même. Car sans trop de pathos, l’auteur se distancie et s’identifie à la fois à son personnage, dans une plaidoirie sans espoir, parfois irrévérencieuse envers un « messie de pacotille » qui eut besoin du baiser fatal pour se réaliser. Ce lamento du « fils de la nuit » est également la concrétion de nombreux écrivains, d’Hofmannsthal à Rimbaud, tous affrontés à l’impéritie du verbe. Car Judas est moins traître à Dieu que traître à la parole, c’est-à-dire, peut-être, à une conception inspirée de la littérature. Paradoxalement cette « chanson d’amour » est offerte, malgré l’inévitable damnation, au Christ porté par la vérité de la parole qu’il faut mettre en doute pour exister en tant qu’écrivain solitaire et ravagé. Mais aussi à cet apôtre-félon, ce prototype du Juif honni, ce « Christ noir », le seul « qui a osé », qui « apporte le salut et la sortie hors de l’esclavage » et dont le procès est l’unique chance des réprouvés. On retrouve les talents de l’érudit qui anime le site Stalker, Dissection du cadavre de la littérature, mais à peine colorés de sa vigueur polémique. Au contraire, il y a là une certaine modestie de celui qui, soutenu par un style brillant et inactuel de poète en prose à la Maldoror, s’avance avec « la traîtrise du langage » parmi la forêt complexe de ce grand mythe occidental pour tenter de l’expliciter, de le domestiquer, de le faire rayo

La chanson d’amour
de judas iscariote

de juan asensio
éditions du Cerf, 128 pages, 16

La chanson d’amour de Judas Iscariote Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°113 , mai 2010.
LMDA papier n°113
6,50 
LMDA PDF n°113
4,00