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Entretiens L’Afrique à la lettre

juillet 2010 | Le Matricule des Anges n°115 | par Jérôme Goude

Vingt ans après avoir quitté le Burundi, un opiniâtre défricheur de signes traverse la Tanzanie. Roman expérimental et intime, Tanganyika Project exerce un séduisant pouvoir d’attraction.

Tanganyika project

Tiraillé par le désir de revoir le lac de son enfance, ce « zoo grandeur nature exclusivement peuplé de bêtes et de héros », un homme projette de se rendre à Kigoma, ville du nord-ouest de la Tanzanie, aux abords de la frontière du Burundi. À la gare routière de Mwanza, étape initiatique de ce singulier périple, l’aube dévoile des lettres peintes sur les murs d’un bistro, d’une épicerie, d’un garage ou d’un salon pour dames : PERFECT HAIR CUTTING SALON, NEW JACK CITY 2 WE LOVE TO SEE YOU SMILE, etc. Le bus s’éloigne déjà quand le narrateur de Tanganyika Project réalise combien la vérité de la ville est entièrement inscrite dans la somme de ces tatouages bigarrés, offerte à un « élémentaire mais fastidieux coucher-sur-le-papier de chaque mot lu ». Mais qu’importent Mwanza, ses balles de linge et sa panoplie de marchands ensommeillés. Kigoma est un texte autrement plus complexe, imprégné par l’affluence de milliers de réfugiés, Hutus et Congolais, saturé d’ONG et de Toyota Hiace « bardées d’autocollants d’équipes de foot anglaises ».
Explorateur littéraire sensible aux Impressions d’Afrique de Raymond Roussel, Sylvain Prudhomme compose un roman dont le cours narratif bifurque au hasard d’un souvenir, au gré de quelques incursions dans Google Maps. L’étrange narrateur-collecteur de Tanganyika Project alterne en effet le récit après-coup de ses recherches parisiennes sur Internet, celui émaillé de graphes, de slogans, de traces historiques et de vives empreintes, des villes tanzaniennes parcourues. Et, enfin, celui d’une enfance qui, face à l’étendue du lac Tanganyika, parmi l’« humeur des langues », n’aura peut-être été qu’un prélude à l’écriture.

Dès l’incipit de Tanganyika Project, un « Je » se remémore son enfance au Burundi, Bujumbura, le lac Tanganyika et son « allure de fente originelle ourlée de montagnes », la maison familiale, les « tilapias argentés » et les hippopotames. S’agit-il d’éléments autobiographiques ?
Oui. En 1979, ma mère est revenue accoucher à La Seyne-sur-Mer alors que mes parents vivaient déjà au Cameroun où mon père travaillait dans l’aide au développement. Tous les quatre ans environ, nous déménagions. Cameroun, Niger, Burundi où j’avais une dizaine d’années, Martinique, Île Maurice. Rentré en France après le bac, j’ai pris l’habitude de mettre cette enfance de côté. Je n’ai pas du tout cherché à la partager, beaucoup plus à rattraper tout ce que je ne connaissais pas, Paris, la France, la vie d’étudiant, l’apprentissage d’une nouvelle sociabilité. J’ai eu une enfance heureuse, très libre, avec beaucoup d’espace, mais d’une certaine façon très protégée. Il a fallu que je me fortifie. Ce n’est qu’après une dizaine d’années que je me suis mis à y repenser. Très fort. Je suis retourné là-bas ; ça a été comme un tournant. J’ai réalisé qu’il était possible de parler de ça dans mes livres, que ça me construisait très profondément. Comme si j’avais pris conscience d’une géographie intérieure et...

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