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Dossier Claro
En chair et en Oz

septembre 2010 | Le Matricule des Anges n°116 | par Thierry Guichard

Inversant le processus féerique du Magicien d’Oz qui envoie une gamine du Kansas dans le fabuleux pays des Munchkins, Claro téléporte les personnages du conte de Frank Baum vers le monde réel. Une manière ébouriffante d’envisager la première moitié du XXe siècle.

Au visage du premier enfileur de perles qui persistera à dire que la littérature française (malgré Senges, Audeguy, Rolin, Deville et tant d’autres) est anémiée autour du nombril de ses auteurs, vous pourrez lancer les cinq cents pages de CosmoZ. Si ça ne l’assomme pas, ça fera de lui un ami. Car, au risque de paraître péremptoire, disons-le tout de go : CosmoZ est une œuvre magistrale dont on souhaite que chacun la rencontre. Porté par une langue en perpétuelle éruption, le roman ravit au sens où il transporte son lecteur comme la tornade le fait de Dorothy dans le conte de Baum et le film de Victor Flemming (1939). « La tornade arrive vite, trop vite, et Dorothy s’appelle toujours Dorothy mais le nom des choses qui forment le lexique de son quotidien n’est déjà plus le même, la botte de paille ne s’appelle plus botte de paille mais éclaboussure, démence, effusion ; la porte de la maison n’est plus une porte mais un abîme vertical qui se rebiffe puis file dans les airs (…) ». On verra qu’au terme du livre, le monde, du côté de Los Alamos, aura perdu le sens de tout lexique…
La langue, ici, tient donc lieu de tornade, et va transporter Dorothy, Oscar Crow l’épouvantail sans cerveau et Nick Chopper le bûcheron en métal du conte au cœur des tranchées et des Ardennes où la première sera envoyée comme infirmière, le second commotionné par la chute d’un obus qui démembrera le troisième. « Il avait vu un sergent parler à un rat pendant des heures, tandis que l’animal se repaissait de ses tripes, encore vaporeuses sur ses genoux laqués de givre. »
Avec les jumeaux munchkins Avram et Eizik, devenus de ce côté-ci du miroir deux nains de foire à la mode Barnum, nos héros vont éprouver dans leur chair la déliquescence du monde moderne : la guerre, la montée des racismes évoquée par l’implacable description d’un congrès d’eugénistes américains, la bombe atomique dont l’explosion va clore les (més) aventures de Dorothy de la même façon que la tornade les avait débutées.
Si le roman excelle à tendre des lignes parallèles entre le conte de Baum et l’Histoire, à les sectionner par des faits historiques avérés (relisez le livre avec Google à portée de souris pour saisir le travail de documentation que cela suppose), il vaut plus encore pour la langue qui le traverse. Ou devrait-on dire les langues, tant les variations, du comique au tragique, du il au je, du lyrique au ténu, irradient la lecture. Virtuose d’une rhétorique qui ne récuse aucune de ses formules, Claro tire son lecteur de surprises en plaisirs. Il jointe des pans entiers du réel aussi hétérogènes que l’élevage des poules (où l’on voit : « la sotte geline (…) qui trottine comme si le vent la giflait des deux côtés à la fois (…), la Hambourg, dorée, (…) qui pond comme Socrate doute »), la chirurgie plastique, le monde des freaks, Hollywood, Walt Disney, l’aviation publicitaire, l’horlogerie qui voit, avec la Première Guerre mondiale les montres à bracelet détrôner celles à gousset...

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