La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Histoire littéraire Suivre Fargue

octobre 2010 | Le Matricule des Anges n°117 | par Didier Garcia

Voici donc l’ultime promenade parisienne de Léon-Paul Fargue (1876-1947) et le dernier texte qu’il donna de son vivant, en 1947, dans deux livraisons de La Nef, quelque trois mois avant de s’éteindre. Après s’être essayé aux grands excitants de son époque ainsi qu’aux sujets dominants d’intérêt (par exemple la mécanique), Fargue s’en retourne aux rues de Paris, « plus chaudes et plus éternelles que ces engouements et inventions ». Son excitant à lui, c’est l’existence flâneuse, la seule capable de le ramener vers ces kiosques devant lesquels toute la société défile comme elle le ferait devant un temple, de la midinette au professeur, du poète à l’officier, de l’évadé à l’artisan. L’âge pesant désormais sur tout son corps (Fargue se trouve alors cloîtré dans sa chambre), c’est dans sa mémoire qu’il redevient le piéton qu’il était, retrouvant ainsi le temps jadis où Chaillot, Auteuil, Boulogne étaient encore de paisibles villages, et où l’on pouvait apercevoir des marguerites et des chèvres. Plus loin, ses souvenirs l’entraînent sur les Champs-Élysées, ce « pays de majuscules », où les belles sortent pour déjeuner, « parfumer Paris, réconcilier les hommes avec la vie ».
Même si le ton cède parfois à la tristesse (« Je voudrais revivre et non point continuer » – on sent que pour lui la messe sera bientôt dite), Fargue se montre toujours délicieux et tendre, comme il l’était dans Le Piéton de Paris. C’est un régal que de retrouver sa plume de gourmet goûtant, tel un enfant, aux trésors que la capitale lui offre, se délectant ici d’une fourrure, là d’un œil couleur de libellule. La banalité de la vie quotidienne prend avec lui des allures de petits miracles. Et ce ne serait rien si Fargue n’y ajoutait sa générosité, une sorte de fraternité qui l’empêche de tout garder pour lui, qui l’incite à partager ses enchantements, à rappeler qu’il est beau d’être piéton, et à enjoindre au lecteur d’y aller voir par lui-même.

D. G.

Autre Piéton
Léon-Paul Fargue
Fata Morgana, 48 pages, 11

Suivre Fargue Par Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°117 , octobre 2010.
LMDA papier n°117
6,50 
LMDA PDF n°117
4,00