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Événement & Grand Fonds Déconner plus haut que l’époque

novembre 2010 | Le Matricule des Anges n°118 | par Gilles Magniont

Les Belles Lettres font la somme de ses Essais : pendant vingt ans, Philippe Muray a éprouvé une joie d’enfant, pardon d’adulte, à peindre de puissants grotesques, au bord d’un Occident qui « meurt en bermuda ».

Il faut que le genre humain soit devenu complètement imbécile » : c’est ce qu’écrit Flaubert à Louise Colet, un soir de 1853, après avoir regardé la plage, ses moutards, ses grands-mamans et les sacs où les femmes se fourrent le corps. Cent cinquante ans plus tard, Muray décline la « théologie Paris-Plage » : pas de plage mais une croyance, et le sable et les hamacs qui ne sont plus que des « pense-bêtes, disons des pousse-au-croire ». L’humanité est désormais plus qu’imbécile, d’ailleurs il n’y a plus d’humanité ; c’est ce que ne serinent ces 1800 pages (articles, entretiens, préfaces…, et un travail d’édition discret mais utile) où défilent nos actualités. Rappelez-vous : le succès des trottinettes et du principe de précaution, le passage à l’euro et aux repas de rue, le oui à l’Europe et la conversion au Mondial, les animismes par lesquels on célèbre la Seine et l’Eclipse, le respect de l’autre et la fierté d’être soi, Nous allons vous faire aimer l’an 2000 et les clowns de clinique, le tourisme responsable et le Printemps des Poètes, tout cela et plus constituant autant de symptômes, car « Nous voilà atteints d’un Bien incurable ». Et Muray de remplir notre avis de décès, à coup d’italiques et de majuscules. L’empire soviétique s’est décomposé ; on s’applique à reconstruire un monde où le Bien pourrait avoir du sens indépendamment du Mal, c’est-à-dire sans cette part du Diable qui fit tomber du Jardin, sans cette forme d’insatisfaction qui fait qu’on agit sur l’Histoire pour la changer ; l’Histoire qu’on nous propose, sans conflit ni division, transgenre et décloisonnée, n’est alors rien d’autre que la fin de l’Histoire, l’estompement d’un univers « remplacé par son panégyrique ». Et en lieu et place des individus dissous dans un « parc d’abstractions », voilà Homo festivus : quand l’humanité est comprise dans un cercle vertueux, quand la fête devient la réponse à toutes les misères, le temps est venu de cet enfant augmenté, « mutant en bermuda » qui promène sa soumission « molle, flottante » dans tous les lieux de culture. Qui ne vit plus que « l’Epopée du pléonasme » et ses lyrismes somnambuli-ques ; qui se soumet aux artistocrates et à toutes les formes de la « subversion sous subventions » ; qui a bien envie du pénal (« Le Bien comme la fête sont chatouilleux, irritables. Ils s’alimentent au sentiment de persécution »), et qui ne connaît plus comme impératifs que la Transparence, la Fierté, le Neutre jusque dans son sexe enfin dépourvu « de jeu, d’affrontement, de violence », et dans cet échangisme « où l’envie d’être authentique se réalise dans l’exigence de jouir en tas ».
Et Muray dans tout ça ? « Je ne veux pas, face à cet état des choses, employer le beau mot de résistance, il n’est digne d’aucun de nous ». N’empêche qu’il fait tout le boulot, dernier des Homo criticus dans la dérobade générale, soucieux de se distinguer des systèmes aujourd’hui inoffensifs – « l’âge posthistorique et hyperfestif lit...

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