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Événement & Grand Fonds La mèche de la colère

novembre 2010 | Le Matricule des Anges n°118 | par Sophie Deltin

A travers le destin croisé de deux existences marginales dans le Berlin des années 2000, la plume trempée dans le soufre de l’Allemand Reinhard Jirgl propose le roman extrême et perturbant d’une révolte destructrice à l’encontre de l’ordre existant.

Renégat, roman du temps nerveux

Avec Les Inachevés, paru en français en 2007, on découvrait l’extraordinaire originalité d’une œuvre exigeante et hautement subversive. Une férocité virtuose d’ailleurs saluée en juillet dernier par le prestigieux prix Georg-Büchner. Il aura fallu trois ans – et sans doute davantage pour l’héroïque traductrice – pour voir se poursuivre, avec Renégat, roman du temps nerveux, la parution dans notre langue d’une esthétique de combat, dont la radicalité consiste à mettre à découvert le contenu rigide et prescriptif de la langue comme précipité symbolique des traces de l’Histoire.
La trame narrative de Renégat tient essentiellement au parcours de deux hommes, anonymes, qui abandonnant une vie derrière eux – un malheur, des échecs – vont tenter ailleurs un nouveau départ. L’un comme garde-frontière en RDA, en poste à la frontière avec la Pologne, abîmé dans le chagrin après la mort de son épouse ; l’autre, journaliste alcoolique et divorcé d’un mariage malheureux, tous deux échouent dans le Berlin du début des années 2000, par amour chacun pour une femme. En réalité, c’est la voix du second qui couvre la majeure partie de ce roman dont le titre vaut à lui seul déclaration d’insoumission. Chez lui en effet, la « faim d’existence » renouvelée pour Sophia, sa thérapeute, se mêle à un composé d’aigreur et de dégoût de soi qui couve comme une bombe à retardement. Indocile et rebelle dans l’âme, il aura d’ailleurs tenté de tremper une mèche dans un bidon d’essence stocké dans la cave de la ferme de son père, refusée jadis en héritage, et rachetée à la mort de celui-ci par un nouveau riche. La tentative a raté. à défaut, cet incendiaire récalcitrant rêve de « mettre le feu à l’aide de mots » et c’est l’écriture de son livre, dont nous voyons se former le manuscrit au fil d’une « soûlographie quotidienne » dont Jirgl thématise explicitement les excès (« Ecrire dévore la vie ») en même temps que la fonction cathartique (« qui écrit est incapable de tuer »), qui témoigne des salves nerveuses de sa révolte (auto-) destructrice.

Un style attentatoire à « l’air-du-temps ».

Au cœur de cette tragédie contemporaine séquencée en trois actes (naissance, travail, mort), Berlin apparaît comme un protagoniste à part entière. Bien plus qu’une simple toile de fond, la grande ville constitue en effet la scène agonale par excellence dont le romancier nous fait sentir d’avance qu’elle viendra à bout de tous les faibles. Atmosphère d’hystérie, de vulgarité grouillante, et d’agressivité, en accord avec « la peur globalisée » d’une époque paranoïaque, Berlin ici assaillie autant par l’arrivée en masse des réfugiés, nouveaux chômeurs fuyant la misère de l’Est après la chute du Mur, que par le déferlement dictatorial des slogans publicitaires, est le terrain d’action d’une guerre sociale permanente entre les hommes et les femmes, entre « les anéantis du travail & les licenciés privés d’emploi ». Quartiers, métro, rues, cafés, zoo, gares et lieux...

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