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Dossier Jean-Christophe Bailly
L’écume des âges

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Jérôme Goude

Dans Un lac immense et blanc, une femme, entichée de l’écrivain Giorgio Bassani et de films néoréalistes italiens, laisse affleurer ses souvenirs. Michèle Lesbre donne corps à une mémoire sensible.

Tôt le matin, avant de traverser le Jardin des Plantes pour s’enfermer dans un bureau, Edith Arnaud s’accoude au comptoir du Café lunaire. Là où, chaque mercredi, elle guette la discussion du serveur et de l’homme du train de 8h15, tous deux natifs de Ferrare, ville italienne située en Émilie-Romagne. Or, quand commence Un lac immense et blanc, décor et habitudes sont comme chamboulés. Edith Arnaud a pris un jour de congé et se rend à la gare d’Austerlitz dans l’espoir d’évoquer, avec celui qu’elle surnomme l’Italien, Ferrare, le delta du Pô, alors même qu’ils n’ont jamais échangé ne serait-ce qu’un mot. L’homme est absent ; les grilles du jardin sont closes. Tout semble se refuser, s’estomper. Paris est recouverte d’un lourd manteau de neige sur l’écran blanc duquel la somnambule éveillée de Michèle Lesbre va finalement, par intermittences, projeter les images d’autres temps de son existence. Le temps des utopies politiques et de la lutte des classes, avec Antoine, son jeune amant, Lise et Jean, au cœur du plateau enneigé de l’Aubrac. Les jours de convalescence, enfant, chez Mme Renée, une « fermière moustachue » exhalant l’herbe et la vache. Ou, entre autres, à la faveur d’une « apesanteur de fin d’histoire d’amour », les semaines passées dans un couvent de Ferrare, parmi les chants de nonnes dissipées et discrètes.
Palimpseste tout ensemble grave et lumineux, Un lac immense et blanc requiert une certaine aptitude à la lenteur, au silence et à l’association libre. Au-delà de la disparition non résolue d’Antoine, de « son geste », Michèle Lesbre impose une présence, un climat. Soit un véritable paysage romanesque dont les infinies correspondances – esquissons-en un réseau : noir de l’encre / noir (et blanc) des films d’Antonioni / corbeau freux / ombre d’Antoine sur le lac – sont comme une invitation à la relecture.

Un lac immense et blanc est un monologue intérieur. Pour quelle raison privilégiez-vous systématiquement ce procédé narratif ?

Quelque part, Pontalis écrit que, dans l’autofiction, c’est le « je qui s’écrit ». J’aime beaucoup cette formule ; je la lui emprunte. Pour la compléter, j’ajouterais volontiers que la fiction est une nécessité pour accéder à ce qui m’est le plus proche. Un des moyens pour y parvenir est l’emploi de la première personne ; emploi d’autant plus facile que mes personnages féminins endossent ce qui est à l’origine du roman. Je leur délègue la mission d’aller au bout du chemin que je leur ouvre, tout en m’impliquant. Cela ressemble un peu à la relation d’une comédienne avec son personnage ; personnage auquel elle va prêter sa singularité, sa vision personnelle du monde, tout ce qui fait la qualité d’une interprétation. Et si la formule de Pontalis me plaît tant, c’est parce qu’elle englobe la part d’imaginaire et l’affleurement de l’inconscient qui portent le récit vers ce point où le « Je » de l’écriture se confond avec celui, par exemple, d’Edith Arnaud.

Les...

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