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Poches La Doublure

juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Blandine Rinkel

Ce livre étant un roman, il doit se commencer à la première page et se finir à la dernière » : voilà l’avertissement que donne Raymond Roussel pour introduire sa Doublure, projet littéraire de 1896 pour le moins étrange, à la croisée du récit versifié et du documentaire folklorique. L’auteur se sert en effet d’un peu moins de 6000 alexandrins et d’une centaine de clichés sur les carnavals au 19e siècle pour déplier la tragique trajectoire de Gaspard, un comédien raté. Sans chichi ni sentimentalisme, Roussel peint la tragédie multicolore d’une doublure éternelle, d’un acteur qui se sait condamné aux seconds rôles. Formellement atypique, La Doublure n’est cependant pas un docile recueil de poésie à lire par bribes éparses. Ce roman biscornu exige une lecture fleuve : il faut y plonger. C’est que son intérêt ne réside pas tant dans sa construction poétique (les vers de Roussel, isolés, étant assez pauvres) que dans l’écoulement de son histoire, tout en jaillissements d’improbable et en dialogues électriques. À suivre la déambulation du jeune Gaspard et de sa compagne Roberte depuis la joie du carnaval de Nice jusqu’à la l’angoisse des tréteaux de Neuilly, on rit de croiser des « gros à dominos » et des « jeunes pierrots », on savoure l’absurde du costume d’un « enrhumé du cerveau » ou le grotesque d’un « bébé noir difforme » et on s’étonne d’un homme danseuse pleurnichard nommé Antonia ou d’un mendiant mesquin, dont on bourre le chapeau de confettis. En somme, se saisissant de l’écriture comme d’un art visuel, Raymond Roussel brasse des images lumineuses et/ou grotesques pour nous immerger dans son univers tragiquement festif. Un crawl baroque exigeant.

Blandine Rinkel

La Doublure
Raymond Roussel
L’Imaginaire, 185 pages, 8.90

Le Matricule des Anges n°145 , juillet 2013.
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