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Poches Un vivant qui passe

novembre 2013 | Le Matricule des Anges n°148 | par Anthony Dufraisse

Un vivant qui passe

En couverture du livre, une image tirée d’Un vivant qui passe. Car avant d’être un livre d’entretien, il s’agit d’abord d’un film que Claude Lanzmann a voulu comme un prolongement de Shoah, son œuvre maîtresse. Il y est question d’une rencontre en 1979 avec Maurice Rossel– l’homme que l’on voit sur la couverture – qui fut délégué du Comité International de la Croix-Rouge et, à ce titre, visiteur du ghetto de Theresienstadt en 1944 et du camp d’Auschwitz en 1943. Magnéto enclenché, Claude Lanzmann vient recueillir son témoignage sur ces deux expériences concentrationnaires. Il mène son entretien en douceur car on sent l’homme sur la défensive. Par peur d’être piégé par les questions posées ? En tout cas, la froideur, et même, parfois, la légèreté qui percent dans son propos paraissent saisir Lanzmann, et le lecteur avec. Abordant successivement sa visite (improvisée !) à Auschwitz puis celle, programmée donc « arrangée », à Theresienstadt, « ville forteresse » présentée par les nazis comme un « ghetto modèle » pour duper la communauté internationale, Maurice Rossel décrit presque cliniquement ces deux moments dont il comprend sans comprendre ce qu’ils avaient d’historiques. Et c’est cela même, des situations inouïes, que Lanzmann, de sa place d’intervieweur sidéré, creuse, encore et encore. Sans vouloir jamais brusquer son interlocuteur, il cherche néanmoins à le pousser dans ses retranchements, à le mettre face à ses erreurs de jugement à l’époque. Mais l’autre assume tout : ce qu’il n’a pas vu (ou voulu voir), ce qu’il a consigné dans ses rapports d’alors. Il persiste et signe. Pas du tout lissé pour les besoins de l’impression, l’entretien est transposé fidèlement. Conservant hésitations, interruptions, répétitions, la transcription dévoile peu à peu les contours d’un homme qui semble incapable de prendre la mesure de son aveuglement. Tout au long de cet échange tendu, qui érige la variation et le contournement en vecteurs de l’essentiel, se pose en filigrane la question de la responsabilité. Où commence la complicité ?

A. D.


Un vivant qui passe
de Claude Lanzmann
Folio, 78 pages, 4,40

Le Matricule des Anges n°148 , novembre 2013.
LMDA papier n°148
6,50 
LMDA PDF n°148
4,00