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Dossier Louis Guilloux
À la lumière des cerisiers

juillet 2014 | Le Matricule des Anges n°155

J’ai longtemps tenu Louis Guilloux à distance. Il était l’auteur du Sang noir, de La Maison du peuple, des romans de l’ombre. Ses amis vantaient son militantisme, son athéisme. Ils dressaient un portrait zolien de la famille obligée de déménager pour impayés ou parce que les coups de marteau du père au fond de son échoppe dérangeaient le bourgeois. Il avait toujours habité Saint-Brieuc – il y était né, il y mourrait –, cette ville faite de pierres grises tournant le dos à la mer. Mort en 1980, Guilloux ne verrait pas l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, ni l’abolition de la peine de mort, une des grandes affaires de sa vie dont son œuvre témoigne jusque dans ses Carnets 1944-1974. Il aura fallu un arbre, un cerisier que Guilloux plante à la naissance de sa fille en 1932 pour que je rencontre l’écrivain. Comment ne pas être séduite par ce rite empreint de paganisme, d’un discret animisme ?
Car Guilloux écrit à hauteur d’homme. Et c’est là l’essentiel. « Notre lien au monde n’est rien sans notre lien aux êtres. »1 Cette révélation faite à tous les hommes prend son essor que si l’individu a conscience de son inscription dans le paysage qui lui rappelle à la fois son universalité et sa petitesse. Oui, Guilloux pose la question de l’homme, la question du Mal, et celle inévitable de Dieu. À l’instar de Camus, son ami et frère, il brosse le portrait d’hommes obsédés par Lui : Dieu qui envoie des GI faire la guerre aux Boches, qui permet aux Blancs de pendre des soldats noirs coureurs de filles, ces paysannes bretonnes qui les affolent. Comment la lumière qui enfante des fleurs de cerisier peut-elle permettre qu’au bout d’une corde un « petit fils de l’ombre, tout mou » s’y balance ? Dans Labyrinthe, Grégoire Cantin, vieil égoutier à la retraite, hurle que personne, non personne ne croit en Dieu. Face à lui, le mysticisme du juge Renaud, parent de celui qui brandit un crucifix devant Meursault, tandis qu’un procureur va à la messe du matin chercher la force de réclamer au soir la tête du narrateur. Dans un monde qui a connu deux guerres mondiales, l’Occupation, les déportations, la Résistance, Hiroshima, dans un monde où « nous sommes tous des assassins » disait André Cayatte, se pose alors la question du Mal au cœur de l’homme. Comment ne pas être troublé encore par cette déclaration du juge Renaud – pédophile lui-même – : « il n’y a pas plus beau moment […], que celui où le coupable avoue… Parce que alors le coupable redevient un homme, et qu’il n’y a plus que deux hommes l’un en face de l’autre : deux frères… »2
Guilloux assiste à la Libération au spectacle d’une femme tondue sous les clameurs d’une foule grosse de haine. Il s’agit d’un épisode récurrent sous sa plume. L’écriture emprunte ici aux codes du cinéma : « Plus rien que la chaise le long du mur et par terre aux pieds de la chaise les mèches brunes comme des plumes d’oiseau que le petit vent du soir commence à disperser. »1 Elle se soucie des détails, pose les...

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