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Dossier Louis Guilloux
« Sous les pieds du monde », l’expérience de Louis Guilloux

juillet 2014 | Le Matricule des Anges n°155

Soyons abrupt. Il est des auteurs sur qui on se prononce avec condescendance. J’en prendrai pour exemple Jean Giono et Louis Guilloux. Or, ils ont en commun deux choses, une famille pauvre et une origine provinciale. Ce qui aggrave leur cas, c’est qu’ils furent fidèles aux deux. Et si Giono pourrait être comparé à Faulkner, par l’ampleur de son œuvre, la richesse inventive de son écriture et sa façon de faire entrer le monde dans un timbre-poste, Guilloux est du même bois. Le Sang noir et Le Pain des rêves sont de très grands romans ; en matière de chefs-d’œuvre il faut se tenir bras ouverts.

« Dans un temps où le sentiment d’inégalité remonte des catacombes où on le tenait résigné et honteux, les œuvres de Guilloux nous rappellent tout ce à quoi nous consentons ».

Il me semble que la fidélité, qui est chez Guilloux une fidélité au souvenir de ce qu’il faut bien appeler la misère, cette fidélité coûteuse, mène au centre de l’œuvre. Guilloux doit quelque chose ; il lui faut déposer, témoigner ; à travers le soupirail des mots, il lui faut dire « les puces à la broche », « la niche » où il vivait. Mais ce qui rend délicat ce témoignage, c’est l’amour, car de son enfance Guilloux conserve un souvenir heureux, un amour pour les siens que la littérature ne saurait démentir. « Le mépris, l’humiliation dont nous sentions partout l’outrage, le refus qu’on nous opposait avec tant de persévérance, avaient approfondi nos cœurs » (Le Pain des rêves) ; l’écrivain devra donc refuser deux fois les deniers qu’on lui tend, il ne devra renier ni la misère, ni cette enfance où l’on s’aimait.
« Quand on est sous les pieds du monde, écrit-il dans La Maison du peuple, il est dur de se relever. » Il a fait l’expérience de cette vérité première, du fait social décisif. Mais plutôt que de la regarder en face, cette vérité, beaucoup préfèrent s’en tenir à des explications subjectives ; on se bricole des alibis. Pourtant, c’est une vérité que tout le monde peut voir, partout, et tout au long de la vie. Quand à la fin de La Maison du peuple, après la mort de la grand-mère, on découvre où elle vivait, « une soupente, pavée de briques, avec une petite cheminée noire », une paillasse jetée par terre, et toute crevée ; quand sa fille emporte, pour tout héritage, la petite vierge de plâtre et le marteau avec quoi sa mère raccommoda des parapluies sa vie durant, et qu’elle s’exclame : « Voilà où elle logeait ! » ; à travers ce petit fredon que Guilloux nous glisse, entre les hardes de Gavroche et les nippes de Vallès, on se sent soudain tout miteux soi-même, tout petit. Et on sent bien alors qu’il y va tout doux, Louis Guilloux, qu’il ne force pas le trait, il nous épargne même un peu ; car il y en aurait des motifs – à faire grimper la température d’un coup ! Mais il préfère nous souffler une haleine indiscutable, et il le fait doucement, gentiment peut-être, il veut que nous soyons vaincus par nous-même.

Depuis La Maison du...

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