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Événement & Grand Fonds Candide en Arménie

mai 2015 | Le Matricule des Anges n°163 | par Thierry Cecille

Cent ans après, nous pouvons, grâce à ce roman parfaitement maîtrisé d’Edgar Hilsenrath, nous représenter l’irreprésentable : la destruction minutieusement menée à bien des Arméniens de Turquie.

Le Conte de la dernière pensée

Nous sommes en 1988, Thovma Khatisian, né en 1915, a donc 73 ans. La vieillesse est là, la mort s’approche. Mais en ses derniers moments, il va avoir la consolation d’entendre une voix, celle du Meddah, ainsi qu’on nomme en turc le conteur. Il s’étonne et la voix lui explique donc : « Quand tes lumières commenceront à s’éteindre… Je te dirai un conte… le conte de la dernière pensée  ». Qu’est-ce donc que la dernière pensée ? C’est celle « qui logeait dans ton dernier cri d’effroi où elle était allée se cacher » et qui attendait « de s’envoler avec le dernier cri d’effroi ». Pour aller où ? « Au Hayastan  », « le pays qui s’étend au pied du mont Ararat  », le « pays sacré des Arméniens que les Turcs ont profané ». Dès lors, et pendant plus de 500 pages, la dernière pensée de Thovma suivra le conteur dans ce voyage au pays des ancêtres, à la découverte des temps perdus et surtout du grand Tebk, le grand massacre, le génocide commis par les Turcs en cette année 1915, il y a cent ans aujourd’hui.
L’invention de cette voix est le procédé, essentiel, qui permet à Hilsenrath de trouver le ton juste, d’accorder ses instruments pour cette symphonie parfaitement orchestrée, requiem pour un peuple disparu. Ce conteur est bien semblable au « narrateur » dont Walter Benjamin faisait l’éloge – et dont il pressentait la disparition : « celui auprès de qui le lecteur aime à se réfugier fraternellement et à retrouver la mesure, l’échelle des sentiments et des faits humains normaux  », grâce à sa « parole vivante  ». C’est par cette parole vivante, cette oralité réinventée qu’Hilsenrath parvient à mêler le tragique et le satirique, le merveilleux et le pathétique. C’est alors une sorte de Candide en Arménie, plus précisément dans cette partie de l’Anatolie turque alors peuplée majoritairement d’Arméniens, que nous lisons. C’est un périple picaresque au milieu des atrocités, au cœur de l’expérience du mal multiforme, que doit faire Wartan Khatisian, le personnage principal, le père de Thovma. Comme dans le conte de Voltaire, la fantaisie et le rythme n’empêchent pas la description la plus exacte, la plus efficace de la réalité que Wartan doit affronter : Hilsenrath a dû procéder aux recherches documentaires les plus précises pour rendre compte du processus génocidaire. Et ce n’est pas le moindre des mérites de ce roman que de nous offrir un parfait résumé de l’enchaînement des décisions politiques qui ont conduit le gouvernement ottoman d’alors, celui des Jeunes-Turcs, à mettre à exécution ce plan minutieux, la « solution finale du problème arménien ».
Nous connaissons Hilsenrath (né en 1926 à Leipzig) pour ses autres romans qui sont tous en rapport avec la Shoah, dont il est un survivant – et un témoin détonant. Le Nazi et le Barbier ou l’impressionnant Nuit reçoivent aujourd’hui une reconnaissance incontestable, mais ce succès vint lentement, tant son approche semblait à beaucoup irrespectueuse, presque irrecevable (nous sommes bien loin, par...

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