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Poésie Les Exozomes

avril 2016 | Le Matricule des Anges n°172 | par Camille Cloarec

Un nouveau romancier imbu de sa personne, une fiancée énamourée, un chefaillon peu scrupuleux et un crabe : voici quelques-uns des personnages qui peuplent la soirée improvisée par le narrateur et ses amis en l’honneur de « la mort de quelque chose ». Une fête triste et alcoolisée, au cours de laquelle apparaissent brièvement Lacan et Lautréamont, et où il est question d’amour, « cette petite graine qui pousse dans le cœur », et de béton, car « le béton, c’est bon ». En effet, depuis l’invasion des cloportes, il est primordial de se protéger des inconnus (exozomes, exogens, exozautres) à l’étrangeté plus que menaçante – contaminante. Une insécurité nouvelle s’empare du peuple, qui perd la raison et se réfugie dans la « foulosophie », science aux disciples déments. Certains se nourrissent de soupe aux orties et sont d’avis que « manger moins fait remplir la vie », d’autres répètent le slogan « tous unis contre la vie », et suivent le cortège du capitaine fendu, spécialiste de faux et usage de faux déclarant faire « de la politique pour les nuls ».
Ce curieux cortège n’est pourtant pas si loufoque. Le malaise qui suinte de cette réception bien arrosée rappelle celui qui est le nôtre depuis plusieurs mois. À coup de phrases courtes, impérieuses, sans aucune majuscule, Charles Pennequin se fait l’écho des « bidondires » politiques, de l’hypocrisie écologique et du drame « Hugo Hebdo ». D’une grande hétérogénéité, Les Exozomes est un mélange de poèmes en prose et en vers, de script cinématographique et de dialogue théâtral. Le rythme y est impératif, répétitif, scandé par des onomatopées et des crases qui soulignent l’urgence de l’écriture. Heureusement que la parodie n’est jamais loin, et donne à ce tableau inquiétant un peu de légèreté. Les néologismes et autres jeux de mots chers à l’auteur fonctionnent ici particulièrement bien. Une fois de plus, Pennequin nous prouve que « la poésie est une épingle à nourrice sur la bedaine de l’humanité ».
Camille Cloarec

LES EXOZOMES
DE CHARLES PENNEQUIN
P.O.L, 176 pages, 13 e

Le Matricule des Anges n°172 , avril 2016.
LMDA papier n°172
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