Papa 1er et Maman 1ère ont un fils, Victor. Au début, Victor comble tous leurs désirs : « « Parfait », c’est le mot préféré de Papamaman. Ils ne cessent de le répéter. Surtout maman. Lorsque tout est parfait, elle sourit, elle est contente. Du coup, papa aussi. Et moi, je suis content qu’ils soient contents. C’est comme un jeu. Un jeu très facile puisque je connais d’avance toutes les bonnes réponses. » Les petits mots magiques, s’il vous plaît, merci, la chambre bien rangée, les mains bien lavées, Victor fait tout parfaitement. Mais il se pose des questions : « Dites moi Papamaman, comment c’était avant moi ? Je veux dire. Ça ne pouvait pas être tout à fait parfait puisque je n’y étais pas et même avant quand vous ne vous connaissiez pas est ce que vous avez tout de suite vu que vous étiez parfaits et d’ailleurs même comment ça aurait pu être parfait puisque ce qui est vraiment parfait c’est Papamamanvictor ? Je veux dire ? » Il se prend à douter, et si finalement il n’était pas si parfait que cela ? Alors un jour, au lieu de dessiner la maison avec toute la famille, le soleil et plein de cœurs tout autour, Victor fait des taches sur son dessin et commence à se révolter. Les parents, dépassés, consultent un spécialiste : « Votre enfant est décevant ? Il a un faible taux de rendement ? Finis les soucis, c’est le miracle de la technologie. » Papa 1er et Maman 1ère vont repartir avec Victor 2, un automate dont les envies seront toujours en harmonie avec leurs désirs. Victor 2 prend toute la place dans la maison et relègue Victor dans le placard. Mais la perfection manque de surprises et devient à la longue ennuyeuse. L’Imparfait est une pièce drôle, qui fleurte avec l’absurde, les dialogues sont très rythmés et le lecteur prend plaisir à voir se dérégler ce monde où rien ne dépasse. L’Imparfait est une invitation à la fantaisie, au rire, aux sentiers de traverse, aux trucs pas droits et de guingois, à la vie quoi !
L. C.
L’IMPARFAIT
D’OLIVIER BALAZUC
Heyoka jeunesse / Actes Sud-Papiers, 58 p., 12 e
Théâtre L' Imparfait
mai 2016 | Le Matricule des Anges n°173
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°173
, mai 2016.