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Dossier Éric Vuillard
Nous nous vîmes deux cent mille

septembre 2016 | Le Matricule des Anges n°176 | par Thierry Guichard

En rendant aux Parisiens de la rue la paternité de la Révolution, Éric Vuillard retrouve l’élan collectif qui a abattu un ancien régime. Et semble inviter l’Histoire à repasser les plats.

Il s’appelle Athanase Gachod, il s’appelle Jean Jean, il s’appelle Tramont il a 20 ans. Vingt-trois ans et c’est Tissard, elle c’est Marie-Catherine et elle Marguerite, ils sont 200 000 et les voilà ce 14 juillet 1789 assiégeant la Bastille dont en 2016 il n’est plus grand monde pour savoir quelle forteresse c’était. Il y a la Bastille, il y a Paris et ce sont deux régimes qui vont s’affronter. Dans son nouveau roman, qui n’est pas un roman, Éric Vuillard enlève à César ce qui n’appartient pas à César et il le donne à Athanase, Jean, Marie-Catherine, Marguerite ; à cette foule d’anonymes dont les noms, parfois, ont réussi à s’écrire dans le grand registre de l’Histoire. Ils ont fait l’Événement, et leurs noms comme les corps figés de Pompéi ont été saisis par le souffle de leurs actes. C’est le peuple ici qui agit et non plus les figures tutélaires élues par Jules Michelet, élues par nos livres d’école afin d’estomper, dans l’Histoire, ce qui a été l’action du peuple de la rue, des « trognes », des ouvriers, des commerçants, des sans-emploi, des prostituées et tous ceux qui font ces petits métiers dont l’auteur aime à rappeler les noms : « tailleur, cordonnier, manouvrier, commis, mendiant, putain », « charron », « corroyeur », « porteur d’eau », « ouvrier en laine », « fabricant de chandelle », etc.
Pour l’auteur de Congo, le 14 juillet commence le 23 avril 1789 quand « Jean-Baptiste Réveillon, propriétaire de la manufacture royale de papiers peints, s’adresse à l’assemblée électorale de son district, et réclame une baisse des salaires. (…) Dans un moment de décontraction et de franc-parler stupéfiant, il affirme que les ouvriers peuvent bien vivre avec quinze sols par jour au lieu de vingt, que certains ont déjà la montre dans le gousset et seront bientôt plus riches que lui. » On retrouve dans les premières pages du récit la colère qui tenait serrée la phrase de Congo, l’ironie qui flamboyait dans La Guerre d’Occident. Les morts d’avril, qui n’avaient pas de montre dans leur gousset, les dépenses faramineuses de la cour mises en parallèle à la misère des rues font se serrer les poings. Le narrateur insiste : « il existe quatre horlogers de la chambre du roi. L’un d’eux a pour unique mission, chaque matin, de remonter sa montre. On dirait une farce, une rabelaiserie, absurdité d’auteur, un racontar. » Et plus l’écrivain sort de la narration pour exprimer sa colère, plus on se dit que c’est d’aujourd’hui qu’il nous parle. Que l’endettement de la France d’alors, c’est celui de nos années et que la guerre d’indépendance des États-Unis qui en serait la cause, ce sont les subprimes de 2007, que le discours de Réveillon, c’est celui du Medef, que les horlogers du roi valent bien le coiffeur exclusif et très coûteux du président Hollande. On ne peut s’empêcher d’entendre que la musique jouée dans 14 Juillet pourrait avoir l’actualité pour paroles, et ce n’est pas là son moindre intérêt.
Mais c’est aussi dans l’été de 1789 que nous...

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