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Dossier Alexandre Vialatte
« Un quêteur de miracles »

juillet 2017 | Le Matricule des Anges n°185 | par Didier Garcia

Professeur émérite de littérature française à l’Université Clermont Auvergne, Christian Moncelet a travaillé sur l’humour textuel ou graphique. Son goût pour le jeu avec les mots en fait un amateur éclairé des chroniques de Vialatte.

Christian Moncelet, il est difficile de trouver, dans la littérature française, un équivalent du Vialatte chroniqueur… Selon vous, à quelle production antérieure peut-on rattacher ses chroniques ?
D’emblée, je ne vois aucun équivalent. Beaucoup d’écrivains, à tel ou tel moment de leur vie, ont écrit des chroniques – souvent spécialisées – dans les journaux, mais aucun n’a produit des articles aussi nombreux, aussi variés, aussi libres. L’actualité n’était, pour Vialatte, qu’un prétexte à cocasserie profonde, à profession d’émerveillement ou de stupéfaction narquoise.
Willy, sous la fiction de l’Ouvreuse, mélangeait allègrement un vocabulaire technique et des calembours. Ses chroniques musicales furent publiées dans des recueils aux titres prometteurs d’humour : La Mouche des Croches (1894), La Colle aux Quintes (1899), Garçon, l’audition (1901). On y pouvait lire des jeux de mots décomplexés : à propos de la « glorieuse » Symphonie en ré mineur de César Franck programmée dans un concert, il résume : « Et l’exécution a marché comme sur Déroulède ! » On doit aussi à Willy le mémorable « Othello : une tempête dans un Verdi ».
Colette, qui avait étudié le piano, s’intéressait plus au milieu musical qu’aux œuvres et excellait dans des descriptions savoureuses. On déguste dans Au concert (1903) des notations drolatiques du genre : « La vicomtesse de Trédern a chanté Éve de son mieux. Ce mieux est l’ennemi du bien. »
Dans un genre loufoque poussé à l’extrême, il faudrait citer les quelques Chroniques du menteur de Boris Vian, parues dans la revue de Sartre Les Temps modernes. Vian ment effectivement à tout va. Ici, il parle d’un film réellement sorti, de Marcel Blistène, mais l’attribue à Édith Piaf qui, écrit-il, « vient de se faire anoblir par le pape »  ; là, il rédige un article sur un livre qui n’existe pas : Lumière sans pays, signé par Eisenstein.
En cherchant bien, on trouverait, probablement, beaucoup d’autres écrivains qui ont exercé leur activité de chroniqueur en toute liberté, mais chacun avait un domaine ou un objectif particulier (les livres, les concerts, les expositions, le théâtre, la gastronomie, la politique, les sciences, la mode). Je pense d’abord à Marcel Aymé, invité à chroniquer dans Marianne par Emmanuel Berl (lui-même époustouflant). Je pense ensuite à Jacques Perret, qui revendiquait d’être un « chroniqueur intempestif » donnant un coup d’épée hebdomadaire dans les eaux torrentueuses de l’histoire (cf. La République et ses Peaux-Rouges). N’oublions pas Antoine Blondin, savoureux chroniqueur sportif (cf. L’Ironie du sport).
En fin de compte, rien, dans ce recensement lacunaire, n’est vraiment comparable à la somme polychrome et polytonale des chroniques de Vialatte.

Y a-t-il un peu de Léon-Paul Fargue chez lui ? Du Jacques Yonnet ?
Oui. J’aime qu’on évoque le poète Léon-Paul Fargue. Vialatte aussi à sa façon est un poète. Fargue et Vialatte ont les « yeux...

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