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Dossier Joseph Roth
Roth en errance

juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194 | par Thierry Cecille

Pour l’écrivain autrichien, toujours de passage, Paris fut la dernière auberge, accueillante, en des temps cruels.

Né, comme Roth, dans une famille juive de Galicie, quelques années avant lui, Soma Morgenstern fut un des amis fidèles de Roth – mais aussi une sorte de double. D’abord journaliste, il devint ensuite romancier, dépeignant dans sa trilogie Étincelles dans l’abîme, le monde fascinant du yiddisland qui avait été celui de ses ancêtres. Comme Roth, il dut quitter l’Autriche, passa par la France où il fut emprisonné à plusieurs reprises dès le début de la guerre, échappa aux nazis avant de se réfugier aux États-Unis. Il y poursuivit, difficilement, sa carrière d’écrivain – et se consacra en particulier à une résurrection de son ami qu’il intitula Fuite et fin de Joseph Roth. Ce titre fait écho au roman de Roth, La Fuite sans fin, mais veut surtout signifier que l’errance, le nomadisme fut, très vite, le choix existentiel fondamental de Roth. Celui-ci déclara un jour à son ami : « Parfois j’ai le mal du pays. Pourquoi ne pas le dire ? J’aime ma patrie quand je ne la vois pas. J’ai peur de m’y sentir étranger quand j’y reviens. On ne peut plus mourir pour elle – et il est difficile d’y vivre. C’est pourquoi je voyage ». Morgenstern commente ainsi : « Ce qui attirait Roth, dans les voyages, c’était d’être ailleurs, voire nulle part, plutôt que chez soi. Pourtant, il souffrit toujours, comme d’un mal aigu, d’être sans patrie. Voyager était sa seconde façon de se griser. C’est ainsi que la fuite devint sa patrie ».
Morgenstern fut aussi, très souvent, aux côtés de Roth, à Paris, durant ses dernières années, entre 1933 et 1939, et dut alors être le témoin de la dégradation inéluctable que provoquèrent le désespoir et l’alcoolisme. C’est à cette période qui fut cependant littérairement féconde que sont consacrées les études du récent volume Joseph Roth, l’exil à Paris, rassemblées par Philippe Forget et Stéphane Pesnel. Nous pouvons y suivre la lutte que mène Roth pour, en parallèle, poursuivre sa création romanesque et aussi s’engager, alerter, dans des textes journalistiques souvent d’une grande force. Des éclairages enrichissent notre lecture des œuvres écrites à Paris : La Légende du saint buveur, bien sûr, le Conte de la 1002e nuit, mais aussi ce curieux roman historique aux allures de parabole, sur le Napoléon de l’échec, puni pour son ubris : Le Roman des Cent-Jours. Nous découvrons également ce que fut le milieu, combatif mais déchiré, des exilés chassés de l’Allemagne nazie, qui tentent malgré tout d’être édités (à Amsterdam en particulier) et, plus difficile encore, de trouver des lecteurs. Nous pouvons ainsi lire une page éclairante du Tournant, la passionnante autobiographie de Klaus Mann, qui dépeint Roth en visite chez ses éditeurs hollandais : « Il exigeait des avances exorbitantes et déconcertait ces messieurs par de bizarres théories politiques qu’il défendait avec une grande éloquence et beaucoup d’opiniâtreté. Le salut de l’Europe ne pouvait venir que de la maison de Habsbourg, il n’y avait aucun autre espoir. Le regard vitreux,...

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