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Domaine étranger Instantanés d’ambre

juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194 | par Thierry Guinhut

Instantanés d’ambre

Une mère abusive enferme ses rejetons dans une maison ceinte d’un jardin et les contraint d’oublier leurs prénoms au profit de noms de minéraux : « Opale », « Agate », « Ambre », quoique ce dernier soit un fossile. L’on sait que dans l’ambre se logent des insectes, des souvenirs d’un lointain passé. Monsieur Ambre raconte donc sa vie et plus précisément son enfance. D’après la narratrice qui recueille ses confidences, il a des « murmures secrets proches du silence » : « un peu comme si quelque part dans les sous-bois des fées échangeaient des communications secrètes ».
Il vit dans une perspective onirique, même s’il a conscience des réalités qui l’entourent, comme lorsque meurt la petite sœur d’une pneumonie et non à cause d’un « chien maléfique ». De son œil d’ambre il dévore les encyclopédies et voit le monde avec un regard capable de prodiges hypnotiques, mais aussi de transmuer les traumatismes.
Ce conte n’est pas sans morale. Le monde extérieur est bien nécessaire au développement de l’enfant. Or, les jours où la mère doit s’absenter, Joe, un marchand ambulant, offre sur son vélo « la totalité du monde » : « les objets ne cessaient d’apparaître et de disparaître, comme si Ambre tournait les pages de l’encyclopédie ». Autre façon de s’échapper, un professeur vit « au creux de l’oreille » d’Agate. Il faudra l’intervention de la narratrice pour que s’ouvre la prison et que celui qui est devenu Monsieur Amber expose ses œuvres qui « ressemblent à des poussières d’étoiles sans nom abandonnées  ».
Le merveilleux pénètre le quotidien au service d’un univers qui n’appartient qu’à l’auteure du Musée du silence. Une fois de plus la romancière et créatrice d’atmosphère Yôko Ogawa, qui sait user d’une immense tendresse pour le monde de l’enfance, cultive l’art de donner vie à de doux monstres. Après l’enfant sans lèvres du Petit joueur d’échecs, Ambre est une de ses plus belles créations.

Thierry Guinhut

Instantanés d’ambre de Yôko Ogawa
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, Actes Sud, 304 pages, 22,50

Le Matricule des Anges n°194 , juin 2018.
LMDA papier n°194
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