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Dossier Hélène Gaudy
Âme qui vive

octobre 2019 | Le Matricule des Anges n°207 | par Chloé Brendlé

À partir des photographies de trois explorateurs disparus en Norvège, Hélène Gaudy retrace le chemin d’une illusion et le début de la fin d’un monde, nous entraînant dans sa rêverie documentaire, mi-enquête, mi-fiction.

Parfois, c’est une montagne mais ce pourrait être, aussi, un animal couché. Et puis, ils apparaissent : trois hommes qui le regardent. Trois hommes qui, bientôt, vont nous regarder. » C’est l’histoire d’une réapparition et d’une disparition. En 1930 et sous les doigts d’un photographe sont révélées les silhouettes de Salomon August Andrée, 43 ans, Nils Strindberg, 24 ans, et Knut Fraenkel, 27 ans. Ils étaient montés à bord d’un aérostat le 11 juillet 1897, et aux yeux du monde, n’en étaient jamais redescendus. Davantage que la découverte de leurs corps, celle de pellicules photographiques, d’un journal de bord et de lettres minutieusement composés tout au long de leur dérive dans le Grand Nord qu’ils avaient échoué à survoler, suscite le désir de comprendre. Comment ont-ils fini par atterrir dans les parages parmi les plus inhospitaliers du pôle, ceux de Kvitøya, surnommée l’« île blanche » ? Pourquoi se sont-ils évertués à se mettre en scène devant un appareil si lourd à transporter ? À quoi pouvaient-ils encore rêver au bout de plusieurs mois ?
Après les marins, les scientifiques et les amateurs, Hélène Gaudy s’approprie à son tour l’histoire peu commune de cette conquête ratée. Loin d’en combler les manques, elle les ravive : Un monde sans rivage est un récit plein de trous et de digressions, qui imagine mais surtout interroge, navigue entre passé et présent, un récit non linéaire, heurté même dans ses élans – romanesques, lyriques parfois –, un texte dont saillent les coutures. On lit le journal d’Andrée, le chef (« L’humeur est excellente. » ou « Je tuai un de ces jeunes guillemots nains mystérieux. »), on s’approche d’Anna Charlier, la fiancée de Nils Strindberg, condamnée à attendre, on peut choisir entre plusieurs descriptions de Knut Fraenkel, on remonte le temps à une époque où « (l)e monde est un œil grand ouvert, un gigantesque diorama où les animaux sont figés comme les indigènes des terres lointaines dans la reproduction de leurs gestes, devant les spectateurs des expositions universelles », on côtoie d’autres explorateurs, passés et futurs, ceux qui ont réussi, Nansen, Amundsen, ceux qui auraient pu, ceux qui se sont envolés en montgolfière ou en fusée, celui qui a sauté de la tour Eiffel, Franz Reichelt, celles qui tentèrent l’aventure, comme Léonie d’Aunet.
Cruelles, cocasses, émouvantes sont ces vies que l’écrivaine dépose et relie a posteriori dans le corps commun du texte. À travers elles, le XXe siècle apparaît comme une histoire d’aveuglements et d’éblouissements successifs. Si les rivages aujourd’hui se resserrent, nous n’en sommes pas moins mus qu’auparavant par le double désir de voir d’un œil neuf et alors, de faire trace. Ce noyau à la fois intime et collectif, cette «  zone blanche qu’on porterait tous en soi comme une île » est le cœur du livre si profond d’Hélène Gaudy.


C. B.

Un monde sans rivage
Actes Sud, 314 pages, 21

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