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Poésie Propos sur Dante

mars 2021 | Le Matricule des Anges n°221 | par Emmanuel Laugier

S’il ne fallait lire qu’un texte sur Dante, il n’y a aucun doute que les Propos sur Dante seraient celui-ci. Livre de l’un des plus grands poètes russes du XXe siècle dialoguant avec l’un des grands auteurs de la littérature mondiale, les Propos sur Dante s’arc-boutent sur toute l’Histoire, écrit son traducteur Christian Mouze, et celle de l’Enfer des hommes, pour échelonner les véritables questions que la poésie forme en elle. Nul pareil livre n’y répond avec autant de force, cette nouvelle traduction n’y manquant pas, en ayant su maintenir la clarté de l’expression à sa densité sémantique. L’expérience de lecteur, dans un tel livre, est liée à cet interlocuteur ouvert et indéterminable qui, au plus lointain, recueille la voix dantesque en forme d’alvéole et de lumière d’or. Que les dantologues, comme on put les appeler, se réjouissent donc, les Propos sur Dante ne répondent pas par preuves à quelques hypothèses socio-historiques, elles les éloignent plutôt en traçant sur ses liasses un réseau sinuant de flashs, un étoilement d’hypothèses sur la puissance et le miracle des vers de Dante. Onze chapitres, nerveux, solidement tressés à quelques citations de la Divine comédie, forment le harnais d’une traversée dont on entend autant rouler sous nos pieds les blocs charriés d’un torrent que le bourdonnement emmiellé d’abeilles tournoyantes à notre tympan creux. De son apprentissage de la langue italienne, Mandelstam écrit : « La pointe de la langue se trouvant tout à coup à l’honneur. Le son s’est rué sur l’enclos des dents. Et me frappait aussi cette juvénilité de la phonétique italienne, sa belle enfance, sa proximité du balbutiement ». Comme, plus loin, de la minéralité de la voix dantesque il est dit que « l’espace d’Aladin qu’il dissimule (…) est la clé idoine pour entrer dans sa Comédie ». Telles sont les phrases d’Ossip sur la poésie, leur qualité et leur rapidité imposent ses « projets péremptoires » (trouvaille inégalée de Victor Martinez, premier traducteur de cet essai) à la « nature lexicale, non-instrumentale et purement quantitative du verbe  ».

E.L.

Propos sur Dante
Ossip Mandelstam
Traduction du russe (et postface) de Christian Mouze
La Barque, 80 pages, 16

Le Matricule des Anges n°221 , mars 2021.
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