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Dossier L'héritage Commune
Le premier mort de la Commune, par Pierre Vinclair

juin 2021 | Le Matricule des Anges n°224

Le premier mort de la Commune était un peintre
En bâtiment, faisant gicler sur le pavé
Son sang, les balles ayant troué ses veines
Crevées, fleur d’abdomen, viscères écla
Boussant les murs drôles aux motifs d’intestins
Violets, bientôt lavés par les orages
De mars (nuages épais, sombres sourcils
De professeur fronçant, chargés telle son
Éponge d’eau lorsqu’il efface sur le tableau
Noir la leçon d’histoire et les péchés des pauvres
Communards, leur nom disparaissant avec

Le premier mort de la Commune, un homme
Capable d’aimer et haïr, désirer et tromper,
Esprit clair planté dans la chair, fils d’homme
Et femme issu d’une lignée de mammifères
Et de poissons, nullement le fils du néant au nom
Duquel ses assassins firent lever cette âcre
Meringue de Sacré-Cœur (l’institutrice,
Et non sa propre mère, le recueillit lorsqu’
Il s’affalait sur le sol : Louise l’allongea
Dans un brancard, héla le fiacre pour l’hôpital
Où il mourut, hélas ! inaugurant la guerre civile,

Le premier mort de la Commune originaire
De Creuse avait migré jusqu’à Paris
Malade, que les travaux d’Haussmann avait
Saignée, pour ériger des murs aux belles artères
Tranchées (des boulevards offerts aux balles
Plantées dans les organes éboulis en barricades
Bâties par ces maçons sur les ruines d’appartements
Bourgeois qu’ils avaient élevés précédemment,
Qu’on leur rendrait un jour, voulaient-ils :
Tout reviendrait aux gens d’en bas,
Sa femme, ses filles, et lui, monsieur Turpin,

Le premier mort de la Commune, Germain
De son prénom, du latin Germanus qui désignait
Les gens de Germanie, « peuple voisin »
En uniforme, derrière les fortifications
Pour affamer Paris après Sedan, dans cette
Guerre voulue telle une épopée à sa gloire
Par le Petit-Napoléon en quête de légende
(À coups de ces canons que lui gardait comme il
Avait gardé jadis les troupeaux de bestiaux,
Assoupi dans la nuit qu’épaississait
Son mégot sur le Mont-de-Mars

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