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Entretiens Remède de cheval

octobre 2021 | Le Matricule des Anges n°227 | par Jérôme Delclos

Où l’on retrouve Franz Bartelt : Of course l’humour, mais aussi l’écrivain comme tueur de temps, les Ardennes, André Dhôtel et le merveilleux.

Fidèle à la tradition de Jack l’Éventreur, Robert Dupont, le tueur en série d’Of course, s’applique avec constance à trucider des prostituées. Puis il les dépèce, « un peu comme on vide une dinde ». Rien de bien original, si n’étaient sa logique impeccable héritée du jeu de petits chevaux, et son mode opératoire au fer à cheval. Ce qui place cet intrigant roman de Franz Bartelt sous le signe de la chance et du hasard. L’enquête est menée au galop par Moncheval, détective amateur qui se décrit, non sans panache, comme « ultraviolent par nature, sadique par hédonisme, féroce par culture », mais que le narrateur, son biographe, nous présente surtout comme un vieux garçon ayant échoué à intégrer la police, et qui vit avec sa mère quand le tueur, lui, recherche la sienne qui l’a abandonné à la naissance.
Le lecteur de Bartelt est en terrain connu, celui des polars à l’humour très noir de Chaos de famille, Le Jardin du bossu ou Ah, les braves gens ! Des romans qui trompent leur monde. D’abord parce que les situations y sont souvent outrées. Ainsi du biographe de Moncheval, un néophyte – « Pour être franc, je n’ai jamais écrit une ligne. Et jamais lu un livre » – mais qui, après une formation accélérée, nous livre la recette infaillible du best-seller : « Du sexe, du sang et des larmes » plus des exergues pontifiants, à retrouver en tête des chapitres d’Of course. « Il y a une mémoire du rectum, mais elle ne retient pas tout », ou encore « Petite bite, grand souci ». Toutefois, outrance et trivialité, ces indices d’une pudeur plus secrète de Bartelt, sont vite démenties par des considérations touchant à des questions on ne peut plus sérieuses, lesquelles affleurent à la surface de la narration. Ainsi de l’allusion à Mallarmé : « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, a dit un fin connaisseur des jeux de société. Mais il ne coûte rien de tenter le coup, a finalement rétorqué un autre ». Et l’on découvrira que le tueur mène « le combat d’un hasard particulier, personnel, intime », contre « un hasard plus vaste, plus général et sur l’évolution duquel l’individu ne peut pas agir, qu’il subit donc, avec toutes les conséquences que cela comporte ». D’où, entre lui et Moncheval qui l’affrontera sur son propre terrain, non pas seulement le jeu du chat et de la souris, mais un combat de titans, une gigantomachie autour de la question métaphysique : d’un côté, le tueur en série et son effort prométhéen pour plier la contingence du monde à sa volonté, et de l’autre l’enquêteur incarnant un ordre, supérieur bien que tout aussi aléatoire, auquel ramener celui qui s’obstine, à la manière innocente et grave d’un enfant qui joue, à défier les dieux.
Sous la comédie grinçante et farcesque on lira donc aussi une tragédie qui interroge sur l’absurdité de la condition humaine (la « Misère de l’homme », dirait Pascal), et notre capacité ou non à nous en libérer. S’il est douteux que nous y parvenions, l’humour de Bartelt, lui, nous console de façon...

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