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Histoire littéraire L’algérianité au cœur, et à corps perdu

novembre 2023 | Le Matricule des Anges n°248 | par Richard Blin

La poésie, l’amour, la liberté, une soif inaltérable de vérité, un naturalisme dionysiaque, la vie de Jean Sénac (1926-1973), qui se définissait comme « poète algérien de graphie française », relève d’une véritable esthétique de l’existence. Comme en témoigne l’ensemble de ses écrits intimes.

Un cri que le soleil dévore. Carnets, notes et réflexions, 1942-1973

Mis bout à bout le contenu des cahiers, carnets, agendas et journaux que Jean Sénac a tenus à quelques périodes clés de son existence, constitue une sorte de chronique intime de plus de trente ans de vie – de ses 16 ans à son assassinat dans la maturité de ses 46 ans. Moments retranscrits, réflexions, interrogations politiques, croquis pris sur le vif, poèmes, tous ces écrits fragmentaires et composites disent la quête d’une certaine présence à soi autant que les tentatives de mise en forme d’une pensée tourmentée, celle d’un poète rebelle à tous les conformismes, « bâtard, pédéraste » qui n’aura cessé d’affirmer sa liberté et d’assumer ses choix dont celui du parti des indépendantistes dans une Algérie dont il était natif comme son ami Camus.
Né d’un père inconnu – sans doute d’un viol – en novembre 1926 à Béni-Saf, petit port situé près d’Oran, dans une famille ouvrière d’origine espagnole, l’enfant fut reconnu par Edmond Sénac, épousé par sa mère en secondes noces. Très vite cet enfant pauvre qui a grandi dans un catholicisme dévot, s’est senti et voulu poète. Un destin et une aventure poétique dont on peut suivre l’évolution en commençant par les pages de son journal de vacances de l’été 1942. On y découvre un jeune homme « rêveur et mélancholique » (en référence à « Mélancholia », un poème de Victor Hugo dans Les Contemplations), très attaché à sa Patrie et à sa religion, vantant « le bonheur incommensurable de savoir que son âme est un ciel où Dieu vit ». Infatigable lecteur, il manifeste un goût certain pour les arts et veut devenir instituteur mais il échouera à l’examen d’entrée à l’École normale. Ne pouvant trouver de poste que dans le privé, il accepte une place d’instituteur dans l’école de Mascara où il reprend son journal intime. Il y raconte sa vie d’enseignant de 17 ans aux prises avec une classe de 49 enfants, « de braves petits gars mais combien têtus et turbulents ». Il décore sa chambre de gravures de Pétain et de Pie XII, attend impatiemment du courrier – « Je voudrais recevoir tant de lettres ! Mes seuls véritables plaisirs » – et note « des mots, des visions, des sonorités ». Car sa grande affaire, c’est la poésie. « La Muse des poèmes en prose se donne à moi. La prostituée qui m’aide à jouir. Profitons-en. Et de notre coït, au fond du rut, naissent quelques vagues et beaux poèmes en vers blancs.  » Mais le chemin du don du verbe à la modernité de son expression, va se montrer ardu. Il trouve sa poésie « modeste et simple » alors qu’il la voudrait « profonde et riche ». Partagé entre sa foi, ses doutes et le désir – « Des pensées érotiques me domptent ; je m’allonge et l’affreuse masturbation s’étage (…). Et ce vice s’infiltre. » –, il cherche à s’affirmer par l’écriture.
Mais sa carrière d’enseignant va vite s’arrêter. Découragé par un nouvel échec au concours d’entrée à l’École normale, il s’engage dans l’armée de l’air pour la durée de la guerre. Devenu le secrétaire de l’aumônier de la base, il a tout le...

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